Créer un site internet

Marie-Anne 2

Inspiration et Réflexion

 

 

              075

                             Photo : Juin 2017      

 

         Bienvenue sur ce site

            

             Loup4                     

 

- Pour écouter l'émission  de radio Planète Féministe, vous pouvez cliquer sur le lien ci-dessous ou aller sur la page "Ecouter l'émission" de ce site

 https://audioblog.arteradio.com/blog/182081/emission-de-radio-planete-feministe#

     

            Bonne lecture et belle écoute.

N'hésitez pas à me joindre en cliquant sur "contact" en haut de la page.

 

                    Aaaaalune1

 

En Partance pour l'Odyssée, mai 2019

Texte de Marie-Anne Juricic

   

         Aaaaaaaaaaaaaaaaalune

Photo de Thomas Pesquet prise depuis la station spatiale internationale (ISS), le 16 juillet 2021.

                     

   

Ci-dessous figure mon texte allégorique "En Partance pour l'Odyssée", achevé en mai 2019 et prévu quelques années auparavant.

 

                        Aaaaalune2

 

                 L'Odyssée

             

"C'est l'Homme aux mille tours, Muse, qu'il faut me dire, Celui qui tant erra quand, de Troade, il eut pillé la ville sainte, Celui qui visita les cités de tant d'hommes et connut leur esprit, Celui qui, sur les mers, passa par tant d'angoisses, en luttant pour survivre et ramener ses gens...

 

Aujourd'hui, sans retard il faut le renvoyer : c'est Zeus qui te l'ordonne ; car son destin n'est pas de mourir en cette île, éloigné de ses proches ; son sort, en vérité, est de revoir les siens, de rentrer sous le toit de sa haute maison, au pays de ses pères...

 

De son berceau de brume, à peine était sortie l'Aurore aux doigts de roses, qu'Ulysse revêtait la robe et le manteau."

 

Homère, Odyssée, (8e siècle avant notre ère)

 

  

    

La musique du film Thelma & Louise a eu toute sa place dans l'émission de radio Planète Féministe. La beauté de certains paysages dont le Grand Canyon et l'air enjoué de cette musique m'évoquent la liberté, l'importance de l'engagement citoyen, des rencontres inoubliables et l'Aventure avec un A majuscule. A chaque fois que j'écoute cette mélodie ou regarde ce film, les souvenirs heureux et la joie de vivre affleurent et retentissent de la Terre jusqu'à l'Univers, en passant par la Lune. Une véritable onde de choc ou une vague qui emporte fortement tout en préservant.

 

       Aaaaaaaaaaaloup

Un beau loup se rapproche de la Lune dans un silence crépusculaire avec une hauteur de vue spectaculaire.

 

 

   

 

Ci-dessous :

En Partance pour l'Odyssée, Marie-Anne Juricic, Mai 2019.

 

     

La mythologie grecque fait toujours office de référence à notre époque, y compris dans les missions scientifiques astronomiques.

Artémis est la déesse de la Lune, de la chasse, de la nature et la sœur d'Apollon, qui a donné son nom à la mission Apollo, celle qui a envoyé des astronautes sur la Lune pour la première fois dans l'histoire de l'humanité.

Représentée comme une jeune femme belle et forte aux boucles d'or, Artémis, la déesse de la Lune aimait marcher et s'aventurer dans les bois, les forêts, les lieux champêtres, et se rafraîchir près des sources. Elle chassait certains animaux mais pouvait être également protectrice du monde animal sauvage.

Dans la mythologie, Artémis comme le loup symbolisent le monde lunaire. Une légende provenant d'un passé lointain raconte que les loups hurlent à la pleine Lune. En réalité, les loups hurlent quand ils le veulent, pour communiquer entre eux, pour s'unir, pour jouer et peut-être aussi pour se rassurer. Ce hurlement s'apparente presque à un chant qui apaise leurs liens.

La NASA pourra peut-être en 2024 placer un drapeau sur le sol lunaire où figurerait Artémis et/ou un beau loup blanc. Si cela se produisait, il faudrait imaginer avec des yeux émerveillés, l'histoire de l'évolution de l'humanité : dans l'Antiquité, des êtres humains ont vénéré et sculpté la déesse de la Lune Artémis, et au 21e siècle, des astronautes auraient réussi à envoyer cette déesse, sur ce satellite étonnant et qui nous tourne autour depuis des lustres ! Artémis sur la Lune, la déesse antique aurait alors décroché la Lune !

 

 

 

En Partance pour l'Odyssée, Marie-Anne Juricic, Mai 2019.

 

L'Odyssée terrestre, spatiale, lunaire, solaire, stellaire et surtout humainement homérique. En parlant d'Homère, son Odyssée  se réalisa aussi et surtout à travers l'écriture, qui a servi à transmettre une belle et grande histoire,  ainsi qu' à faire signe et sens à celles et ceux qui aiment et qui apprécient ce genre d'aventure.

       

    

Le livre "Big Bang et au-delà. Les nouveaux horizons de l'Univers" (éditions Dunod), d'Aurélien Barrau, chercheur au laboratoire de physique subatomique et de cosmologie du CNRS, se présente comme une balade en cosmologie destinée à toute personne curieuse de découvrir les théories physiques, les spéculations actuelles sur le cosmos, les données et les avancées scientifiques concernant la compréhension de l'Univers qui a 13,81 milliards d'années et poursuit inlassablement son expansion.

Le cosmologiste qui a commencé par étudier les trous noirs, précise que l'histoire de l'Univers, complexe, étrange et étonnante par définition, constitue aussi notre histoire, qu'il s'agisse de l'espèce humaine, des autres espèces animales et végétales, de la matière et de l'antimatière, des ondes, des astres, de la terre, de la lune et du soleil. En effet, qu'est-ce exactement cet Univers dont nous ne sommes qu'un élément ?

Toutes les connaissances scientifiques livrées dans cet ouvrage sont sidérantes. L'apport du savoir scientifique éclaire en partie notre pensée, mais plonge une autre partie de notre conscience dans l’obscurité et dans une immense perplexité. L'abondance des connaissances ne comblent pas l'étonnement ou l'effarement que l'on peut ressentir quand on se représente ou plutôt quand on essaie d'imaginer ce qu'est l'Univers. Quand on s'interroge sur le "comment tout ce qui existe ou comment tout ce qui se présente dans ce cosmos est possible et ainsi ?", on reste sans voix car tout demeure déroutant.

 

   

"La naissance de l’idée d’attraction universelle a pris la forme d’une petite histoire, sans doute une fable, mais sait-on jamais ? Dans la douceur d’une soirée d’automne, Newton rêve sous un pommier en regardant la Lune... Soudain, une pomme tombe, car tout ce qui est privé de support tombe sur la Terre. Et la Lune ? Elle n’a pas de support : pourquoi ne tombe-t-elle pas ? En un éclair, Newton voit la réponse : elle tombe !

La Lune tombe  vers  la  Terre.  Sinon  elle  continuerait tout  droit  et  disparaîtrait dans l’infini.  Puisque  sa  trajectoire s’incurve vers la Terre, c’est qu’elle tombe, mais sa «vitesse de travers» est si grande que sa chute incurve juste assez sa course  pour  la  maintenir  à  la  même  distance  de  la  Terre :  elle  tombe  indéfiniment,  en  décrivant  autour  de  la  Terre  un cercle qui la maintient toujours à la même distance, dans un état de chute permanente ! Or  si  la  Lune  tourne  autour  de  la  Terre,  la  Terre  tourne  autour du Soleil, ainsi que les autres planètes. Il n’y a plus de doute, tous les mouvements du système solaire peuvent s’expliquer par une seule loi, celle de la gravitation. Newton publiera sa théorie dans les «Principia» en 1686, vingt ans après sa découverte."

Newton et la mécanique céleste, Jean-Pierre Maury, éditions Découvertes Gallimard


"Il fallait être Newton pour voir que la Lune tombe alors que tout le monde voit bien qu'elle ne tombe pas ! "

Paul Valéry, poète français (1871-1945)

  

    

Que nous la décrochions ou non, que nous marchions dessus ou non, la lune demeure indispensable...

Le tour complet qu'effectue la Lune autour de la Terre (révolution lunaire) dure 29,5 jours.

 

 

L'astronome Fatoumata KEBE, explique dans son ouvrage "La Lune est un roman. Histoire, Mythes & Légendes" (Slatkine & Cie, 2019) que la Lune a un impact considérable sur notre environnement, sur le climat, les saisons, les températures, sur les marées, sur les courants océaniques et sur la rotation de la Terre. Elle précise que la Lune joue le rôle d'une force stabilisatrice.

Nous apprenons également que Katherine Coleman, mathématicienne afro-américaine a été recrutée par le laboratoire Langley, chargé des premiers vols habités. Elle a établi le cheminement exact de la capsule autour de la Terre ainsi que sa trajectoire de rentrée dans l'atmosphère, le moment précis où sont allumées les rétrofusées, l'alternative en cas de panne et son amerrissage dans la zone de récupération.

           Aaaalune2

"J'ai parlé de voir la lumière du soleil ; et il est bien vrai que les Grecs célébraient cette joie. Mais ils voyaient aussi le soleil dans le ciel, et le ciel qui changeait : combien de fois, dans nos textes, reviennent ce mouvement des astres et cette alternance perpétuelle, qui oblige le soleil à partager avec la lune, l'hiver avec l'été, le jour avec la nuit. Ils lisaient dans ce partage à l'infini le principe même de la justice qu'ils essayaient de faire régner dans les affaires humaines...

Jacqueline de Romilly, Ce que je crois

 

                              Aaaalune6

Quand les sages regardent la lune, la lune brille et leur sourit. Quand des amoureux se regardent en ayant des étoiles dans les yeux, la lune scintille comme si elle voulait leur faire signe...

 

                                             Pierrot0

Muse, rappelle-moi les causes de ces événements, dis-moi pour quelle offense à sa divinité, pour quelle injure, la reine des dieux poussa un héros, insigne par sa piété, à courir tant de hasards, à affronter tant d'épreuves. Est-il tant de courroux dans l'âme des dieux célestes ?...

Il chante la Lune vagabonde et les éclipses du Soleil, l'origine de la race humaine, et des bêtes, la cause de la pluie et des feux de l'éther...

Pendant la nuit, sous le couvert des bois, nous assistons à ce monstrueux prodige, sans voir quelle est la cause d'un tel bruit : car il n'y avait point de feux aux astres, ni de constellations dans l'éther voilé, mais des vapeurs couvraient le ciel obscur et une nuit profonde enfermait la lune dans un nimbe.

Virgile, L'Enéide (19 av. J.-C.)

 

      

La fusée ou plutôt l'idée de fusée fut au cœur de mon engagement social, éthique et intellectuel quand j'ai rejoint une sphère commune avec ses ouvertures et sa pluralité, à travers différents collectifs universitaires, humains et associatifs dont l'émission Planète Féministe. Pourquoi la fusée ? Parce qu'en groupe, en compagnie de personnes qui partagent la même quête d'émancipation, d'élévation, de révolte, de justice, d'égalité et de liberté, j'ai eu le sentiment de progresser sur tous les plans et de m'épanouir mille fois plus vite et cent fois plus intensément qu'entourée d'individus très éloignés de cette aspiration vitale, vivifiante et viscérale. Il s'est produit une puissante propulsion dont l'envol puis le phénomène vibratoire et ondulatoire n'ont pas fini de retentir.

  

LUNDI :  Le Premier Jour de la semaine, étymologie latine : Lunae dies signifie le jour de la lune.

Dans la vidéo ci-dessus, on peut entrevoir le pont des Arts et Notre-Dame de Paris. Le jour de la lune au soleil !

 

              Aaaagrandpalais

Quand les grands esprits se rencontrent....

 

 

   

Cela fait un certain laps de temps que j'avais décidé de rebondir sur "la lune", avant même l'année 2019. Le hasard fait que 2019 correspond à la date anniversaire des 50 ans de la conquête spatiale et lunaire. Je suis heureuse que le Grand Palais "fête" cette date ou lui fasse honneur à travers cette exposition.

   

Exposition au Grand Palais sur La Lune - Du voyage réel aux voyages imaginaires (3 avril au 22 juillet 2019).

 

Les deux vidéos ci-dessus réalisées par le Grand Palais sont très fidèles à l'exposition lunaire que je suis allée voir le Mercredi 10 juillet 2019, juste quelques jours avant le cinquantième anniversaire du premier pas humain sur notre satellite, menant en même temps une Odyssée pédestre à travers Paris, longeant la Seine et ces fameux ponts, pour l'allée comme pour le retour.

Le beau temps est au rendez-vous, le soleil illumine, le vent léger aère le corps et l'esprit, les conversations s'entament, les sourires et les rires éclatent au grand jour, tandis que le Grand Palais irradie de beauté architecturale et sculpturale.

Le tableau "Le Paysage bleu" (1949) de Marc Chagall est en tête d'affiche et fait écho au ciel bleu radieux qui plane au-dessus de nos têtes. Pour Chagall, il n'y a dans l'existence qu'une seule couleur qui donne sens à la vie et à l'art, c'est la couleur de l'amour, qui est là représentée, non pas par le rouge habituel mais par le bleu, bleu lunaire, bleu nuit reposant et éclairant doucement la tête des deux amants.

A l'intérieur de ce lieu majestueux, autant de femmes que d'hommes de toutes les générations sont venu/es contempler cet univers lunaire, qu'il soit astronomique, scientifique, poétique ou artistique.

 

   

                     Le Temple d'Artémis

 

 

 

En guise de clin d'oeil, j'ai joué au piano la "Sonate au clair de Lune" de Beethoven, le jour du cinquantième anniversaire du premier pas humain sur la Lune.

  

 

Découvrir la lune : S'étonner face à une banalité, à quelque chose de déjà connu.

Promettre la lune : promesse impossible à tenir.

Etre dans la lune : rêver, être distraite, être plongé/e dans ses pensées ou même parfois s'y perdre.

Demander la lune : demander l'impossible, vouloir ce qui paraît inaccessible

Décrocher la lune : obtenir ce qui paraissait impossible, exploit, réussite inattendue

 

                     Aaaalune

Le beau film Le Cercle des poètes disparus - que j'ai choisi il y a quelques temps en guise de référence, parmi d'autres, à mon aventure radiophonique d'une décennie -, montre de façon subtile et inédite que nous ne percevons pas notre existence, nos sentiments et nos pensées de la même manière selon que nous nous trouvons à telle hauteur ou à telle autre, selon que nous nous trouvons en compagnie de telles ou telles personnes, selon que nous regardons ou pas ce qui nous environne ou nous questionne, et surtout qu'une vie sans poésie, sans rêverie demeure fade, rétrécie, sans harmonie.

  

Mon choix du lyrisme dans la conception de ce site entend cultiver cette belle idée, c'est pourquoi je vous fais part de poèmes, films et extraits littéraires dont le sujet principal tourne, non pas autour du soleil, encore que l'astre lumineux, stellaire en question n'est pas bien loin, mais de la lune.

Mon idée de départ portait sur le rêve, la prouesse, l'exploit, l'aventure, le défi, et la foi que nous entretenons pour entreprendre ce qui nous tient à cœur. Je suis alors partie de l'expression : «Demander la Lune». Parfois demander la lune correspond à une rencontre avec soi-même, avec autrui, avec la possibilité de réaliser des projets qui donnent un sens à notre vie.

Ces différents angles de vue peuvent être lunaire, solaire, terrestre, céleste, hivernal, estival, automnal, printanier, humain, divin, politique, sociologique, psychologique, historique, scientifique ou poétique. A vous d'apprécier.

 

                                 

                                

 

                                             Aaaalune3

Clair de Lune (19e siècle)

Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques,
Jouant du luth, et dansant, et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.

Tout en chantant sur le mode mineur
L'amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,

Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.

Paul Verlaine

   

    

                                           

Elle, ce mirage, cette blancheur dans une nuée, cette obsession flottante de son esprit, elle était là ! il pensait à l'inaccessible qui était endormi, et si près, et comme à la portée de son extase ; il pensait à la femme impossible assoupie, et visitée, elle aussi, par les chimères ; à la créature souhaitée, lointaine, insaisissable, fermant les yeux, le front dans la main ; au mystère du sommeil de l'être idéal ; aux songes que peut faire un songe...

La lune était dans les arbres, quelques nuées erraient parmi les étoiles pâles, la mer parlait aux choses de l'ombre à demi-voix, la ville dormait, une brume montait de l'horizon, cette mélancolie était profonde.

 

Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer, (19e siècle)

 

    

                                Clair de Terre vu de la Lune

La Lune, satellite naturel,  tourne autour de la Terre qui est une  planète qui tourne autour de son étoile, le Soleil.

Distance entre la Terre et la Lune : environ 384 467 Km

Distance entre la Terre et le Soleil : environ 150 000 000 Km

Distance entre la Lune et le Soleil : entre 147 000 000 et 152 503  397 Km environ

La Lune est âgée d'environ  4, 4 milliards d'années

La Terre est âgée d'environ  4,567 milliards d'années

Le Soleil est âgé d'environ  4,6 milliards d'année

                    Aaaalune 1

 

Roméo : Il se rit des plaies, celui qui n’a jamais reçu de blessures ! Mais doucement ! Quelle lumière jaillit par cette fenêtre ? Voilà l’orient, et Juliette est le soleil ! Lève-toi, belle aurore, et tue la lune jalouse, qui déjà languit et pâlit de douleur, parce que toi, sa prêtresse, tu es plus belle qu’elle-même ! Ne sois plus sa prêtresse, puisqu’elle est jalouse de toi ; sa livrée de vestale est maladive et blême, et les folles seules la portent : rejette-là !... Voilà ma dame ! Oh ! voilà mon amour ! Oh! si elle pouvait le savoir !... Que dit-elle ? Rien... Elle se tait... Mais non ; son regard parle, et je veux lui répondre... Ce n’est pas à moi qu’elle s’adresse. Deux des plus belles étoiles du ciel, ayant affaire ailleurs, adjurent ses yeux de vouloir bien resplendir dans leur sphère jusqu’à ce qu’elles reviennent. Ah! si les étoiles se substituaient à ses yeux, en même temps que ses yeux aux étoiles, le seul éclat de ses joues ferait pâlir la clarté des astres, comme le grand jour, une lampe ; et ses yeux, du haut du ciel, darderaient une telle lumière à travers les régions aériennes, que les oiseaux chanteraient, croyant que la nuit n’est plus. Voyez comme elle appuie sa joue sur sa main ! Oh ! que ne suis-je le gant de cette main ! Je toucherais sa joue !

Juliette : Hélas !

 

Roméo : Elle parle ! Oh ! parle encore, ange resplendissant ! Car tu rayonnes dans cette nuit, au-dessus de ma tête, comme le messager ailé du ciel, quand, aux yeux bouleversés des mortels qui se rejettent en arrière pour le contempler, il devance les nuées paresseuses et vogue sur le sein des airs !...

                                              

Roméo : Madame, je jure par cette lune sacrée qui argente toutes ces cimes chargées de fruits !...

 

Juliette : Oh ! Ne jure pas par la lune, l’inconstante lune dont le disque change chaque mois, de peur que ton amour ne devienne aussi variable !

William Shakespeare, Roméo et Juliette, (16e siècle)

 

               Aaaalune1 1

Lettres d'un voyageur (19e siècle)

Il m'était impossible de m'occuper d'autre chose que de ce clair de lune, de la rivière qui roulait en cascade le long du chemin, et des prairies baignées d'une vapeur argentée.

                                              ***

Giulio prit sa guitare, et la voix de Beppa s'éleva dans la nuit comme l'appel d'une sirène amoureuse… Bonsoir donc, ô mes amis ; vous êtes beaux comme la lune et rapides comme le vent ; votre barque est venue à moi comme une douce vision : allez-vous-en bien vite avant que je m'aperçoive que vous n'êtes pas des spectres.

                                              ***

L'absence de chevaux et de voitures et la sonorité des canaux font de Venise la ville la plus propre à retentir sans cesse de chansons et d'aubades. Il faudrait être bien enthousiaste pour se persuader que les chœurs de gondoliers et de facchini sont meilleurs que ceux de l'Opéra de Paris,…; mais il est bien certain qu'un de ces chœurs, entendu de loin sous les arceaux des palais moresques que blanchit la lune, fait plus de plaisir qu'une meilleure musique exécutée sous les châssis d'une colonnade en toile peinte

                                              ***

On ne nous avait certainement pas assez vanté la beauté du ciel et les délices des nuits de Venise. La lagune est si calme dans les beaux soirs que les étoiles n'y tremblent pas. Quand on est au milieu, elle est si bleue, si unie, que l’œil ne saisit plus la ligne d'horizon, et que l'eau et le ciel ne font plus qu'un voile d'azur, où la rêverie se perd et s'endort. L'air est si transparent et si pur que l'on n'en découvre au ciel cinq cent mille fois plus d'étoiles qu'on n'en peut apercevoir dans notre France septentrionale.

J'ai vu ici des nuits étoilées au point que le blanc argenté des astres occupait plus de place que le bleu de l'éther dans la voûte du firmament. C'était un semis de diamants qui éclairait presque aussi bien que la lune à Paris. Ce n'est pas que je veuille dire du mal de notre lune ; c'est une beauté pâle dont la mélancolie parle peut-être plus à l'intelligence que celle-ci. Les nuits brumeuses de nos tièdes provinces ont des charmes que personne n'a moins goûtés mieux que moi et que personne n'a moins envie de renier…

Pour dormir, il y a un endroit délicieux : c'est le perron de marbre blanc qui descend des jardins du vice-roi au canal. Quand la grille dorée est fermée du côté du jardin, on peut se faire conduire par la gondole sur ces dalles, chaudes encore des rayons du couchant, … Quand le vent de minuit passe sur les tilleuls et secoue les fleurs sur les eaux ; quand le parfum des géraniums et des girofliers monte par bouffées, comme si la terre exhalait sous le regard de la lune des soupirs embaumés ;... je végète, je me repose, j'oublie. Qui n'en ferait pas autant à ma place ?

George Sand (Aurore Dupin)

 

         Aaaaclaire de lune a venise

Et si la lune brille, il se peut que ce soit

sous l'effet des rayons du soleil qui la frappent,

et que, jour après jour, vers nous et nos regards

elle tourne un peu plus cette lumière-là

à mesure qu'elle est davantage éloignée

du disque du soleil, jusqu'à lui faire face :

alors, resplendissant d'une clarté bien pleine,

à son lever, de haut, elle voit son coucher ;

 

Lucrèce, De la nature des choses (1er siècle avant notre ère)

 

  Aaaalune4

L'Enfer

Nous étions déjà si loin de la forêt

que je n'aurais pu voir où elle était

en me retournant vers l'arrière,

quand nous rencontrâmes une foule d'ombres

qui s'en venaient près de la rive, et chacune

nous regardait ainsi que font le soir

ceux qui se croisent à la nouvelle lune

 

La nuit je voyais déjà toutes les étoiles

de l'autre pôle, et le nôtre si bas

qu'il ne s'élevait plus du sol marin.

Cinq fois s'était rallumée, cinq fois éteinte,

la lumière en dessous de la lune,

depuis que nous étions dans ce pas redoutable,

lorsque nous apparut une montagne brune,

dans la distance, et qui semblait si haute

que je n'en avais jamais vue de pareille.

 

Le Purgatoire

La lune tardive, au milieu de la nuit,

faisait paraître les étoiles plus rares,

pareille à un chaudron qui brûle sans cesse ;

elle remontait le ciel en parcourant les voies

que le soleil embrase au temps où les Romains

le voient se coucher entre Corse et Sardaigne…

 

Déjà la marche lente m'avait porté

si loin dans la forêt antique,

que je ne voyais plus par où j'étais entré ;

et voici qu'un ruisseau me coupa le chemin,

dont les petites vagues ployaient vers la gauche

l'herbe qui poussait sur sa rive.

Toutes les eaux qui sont ici-bas les plus pures

sembleraient troublées par quelques mélange

auprès de celle-ci, qui ne cache rien,

bien qu'elle coule tout obscure

sous l'ombre perpétuelle, qui ne laisse jamais

passer les rayons du soleil ou de la lune.

 

Le Paradis

Pareil à la Trivia (la lune, aux trois visages) dans les clairs de lune,

riant parmi les nymphes éternelles

qui fleurissent tous les golfes du ciel,

je vis, au-dessus de milliers de flambeaux,

un soleil qui les embrassait tous,

comme le nôtre allume les étoiles d'en haut ;

et à la lumière vive transparaissait

la substance brillante, si claire

dans mon regard, qu'il ne pouvait la soutenir.

Dante, La Divine Comédie, (16e siècle)   

 

      

                       Deux Odyssées de l'espace

 

Ce que j'écris et décris ci-dessous peut s'apparenter à une allégorie, à une parabole, à une métaphore.

Allégorie : Figure de style, expression de la pensée ou symbole qui permet de saisir une idée, un raisonnement, un concept grâce à une image, un tableau, une histoire ou un récit.

Parabole : Récit allégorique qui cache une leçon de vie en montrant une situation comparable à celle vécue, étudiée, analysée en réalité.

  

 

Première Odyssée :

 

En mai 1961, le Président des États-Unis John F.Kennedy exprime un souhait ambitieux, celui d'aller sur la lune durant les années qui viennent. Envoyer un équipage d'astronautes dans l'espace afin qu'il se pose sur la lune, satellite que les terriennes et les terriens peuvent observer dans le ciel, depuis la nuit des temps, c'est le cas de le dire, et qui a été le fruit d'interrogations, d'énigmes et d'imaginations importantes.

La lune nous environne de façon céleste et nous questionne sur la naissance et la formation de notre planète, du soleil, des autres astres et de façon générale, sur l'univers ou le cosmos. Elle révèle donc quelque chose de l'ordre de notre raison d'être, d'exister qui frôle la déraison quand on commence à prendre conscience de ce miracle ou de cet état de fait vertigineux.

De plus, nous utilisons nombre de maximes ou d'expressions qui font référence à la lune. Cet astre qui nous tourne autour depuis plus de quatre milliards d'années, apparaît, disparaît, demeure changeant d'où le terme «lunatique» pour exprimer une humeur qui varie. La lune reste aussi singulière que familière à notre esprit. Regardez-là bien chaque soir avant de vous coucher ou de fermer les volets.

Viser la lune concrètement ? La rendre plus accessible et la découvrir autrement ? Marcher dessus ? Mission impossible ! C'est de l'ordre de l'exploit surhumain. Projet fou, délirant, insensé, irréaliste penseront certain/es. D'autres personnes plus rêveuses mais aussi plus ambitieuses, plus imaginatives, plus aventureuses songeront pourquoi pas ! Pourquoi pas en effet, essayer un tel défi et un tel pari, et advienne que pourra. Le projet délirant peut également devenir exaltant, tentant et passionnant. L'aventure vaut peut-être le détour !

 

      

Alors voilà qu'en juillet 1969, la mission du programme spatial américain Apollo 11 parvient, à l'aide de nombreux scientifiques et grâce à une technologie de pointe, à ce but. Le projet se réalise, se concrétise. Il n'est plus abstrait. La mission aboutit alors que l'incertitude est à son comble. L'exploit demeure spectaculaire au moment même où il se produit mais aussi plusieurs décennies après, et certainement à tout jamais. Mission possible malgré les risques et la complexité pour y accéder. Succès humain, physique, psychologique, technologique, économique, politique, scientifique planétaire et surtout inoubliable. Un pas gigantesque pour l'humanité. Un envol marquant et retentissant. Une avancée incroyable, remarquable dans l'histoire de l'humanité.

Ulysse a effectué une odyssée terrestre parce que Homère (si c'est vraiment lui l'auteur) ne pouvait pas imaginer une odyssée dans l'espace, malgré l'inventivité de la mythologie grecque. Kennedy a demandé la lune, la NASA et les trois astronautes l'ont décrochée. La réalité a dépassé la fiction homérique.

 

  

 

La première odyssée s'est parfaitement déroulée malgré les épreuves et les difficultés. Pourquoi ne pas recommencer l'exploit ! Aucune raison de penser qu'une mission lunaire puisse rencontrer un quelconque insuccès après une telle victoire solaire.

    

L'aventure extraordinaire peut donc se renouveler afin de se prolonger en deuxième odyssée de l'espace tout aussi spectaculaire, dans le dessein d'approfondir encore plus les connaissances biologiques, technologiques, psychologiques et scientifiques concernant l'univers, les étoiles, les astres, les capacités, les résistances, les performances et les limites humaines. En vue également d'améliorer le savoir en astronomie, en astrophysique qui pourrait révéler quelques informations sur les mystères du cosmos.

Étudier la finitude humaine au cœur même de ce qui nous semble infini, énigmatique reste sidérant car même la grandeur et la richesse de notre imagination sont dépassées par cette immensité insensée autour de nous. Nous en tant qu'habitant/e de la terre, en tant qu'espèce vivante apparue sur cette planète il y a quelques millions d'années et qui a réussi à s'extraire de la pesanteur en s'envolant dans l'espace, pour aller côtoyer la lune !

Ce nouveau projet comporte donc un intérêt considérable, capital d'autant que tout semble être au beau fixe après la formidable réussite de la mission Apollo 11. Tout demeure possible, envisageable quant au plan scientifique studieux et très courageux, élaboré par la NASA et les astronautes.

 

    

Le 20 juillet 1969, le rêve fou et prodigieux d'aller sur la lune, s'est enfin réalisé non sans difficulté. Car avant de marcher sur la lune, et d'y poser le premier pas, il a fallu effectuer un "atterrissage" lunaire. Ce genre de descente exige une attention particulière car elle demeure risquée et d'ailleurs les voyants sur l'ordinateur d'Eagle ont alerté tout le monde à environ 10 000 mètres au-dessus de ce nouveau sol.

Neil Armstrong expliqua que quelques secondes avant "l’atterrissage" lunaire, l'ordinateur de guidage les avait conduit droit dans un cratère jonché de pierres, il a fallu quelques impulsions d'Eagle vers l'avant pour trouver un meilleur endroit pour se poser.

               Aaaalune5 1

Environ 600 millions de personnes soit un cinquième de la population mondiale à l'époque, regardaient devant leur poste de télévision cet exploit extraordinaire. Succès monumental. Cependant si la réussite d'Eagle fut un soulagement, elle ne se caractérisa pas pour autant par un apaisement car repartir de la lune pour rejoindre son vaisseau, la remontée et le placement en orbite lunaire, constituent une autre phase de la mission qui exige une manœuvre tout aussi dangereuse. Heureusement le départ de la lune et le retour sur terre se sont bien déroulés.

Entre juillet 1969 et décembre 1972, douze astronautes américains ont marché sur la lune. Depuis lors, personne n'est retourné sur la lune.

                           Aaaalune4 2

Odyssée : Voyage aventureux ou riche en péripéties, récit de voyage mouvementé et son retour.

La musique ci-dessous me procure le même effet que celui obtenu avec "Greensleeves": envoûtement hypnotique, musicalité lyrique qui invite et incite à la rêverie, à la poésie, à la sensibilité et à la pensée de façon solennelle.

 

    

Deuxième Odyssée :

L'exploit majeur demeure en tête. Impossible de l'oublier, de le nier, de l'effacer. Il est là, présent à jamais, éternellement grand et géant. La science dans toute sa magnificence ! De cette vaste réussite, peut naître un beau projet tout aussi impressionnant afin d'y puiser encore quelques richesses, ressources et contempler d'autres découvertes. Une grande page historique se tourne pour s'ouvrir vers un nouvel horizon. Une nouvelle mission en vue.

         Aaaalune4 1

                               L'exploit majeur !

Marcher sur la Lune et promener son regard sur la Terre. Ne jamais oublier de regarder la lune quand on marche sur terre.

 

      

La Mission Apollo 13, fruit d'un travail immense et d'une préparation intense est enfin prête pour une deuxième odyssée dans l'espace. Tous les feux sont au vert. Les trois astronautes à l'intérieur de leur fusée s'apprêtent eux aussi à quitter la terre, leur propre planète, en direction de cette fameuse lune, réputée si difficilement atteignable et mystérieuse.

Il est convenu que le grand départ s'effectuera au printemps, la saison du renouveau, de la résurrection, de la renaissance de la nature où les jours s'allongent et où tout fleurit et sourit à la vie. Quoi de mieux qu'un nouvel ensoleillement pour aller taquiner la lune et la saluer une fois de plus, afin de l'explorer de façon exhaustive et de comprendre, pour ce qui a trait à l'intelligible, ce qui se trame dans l'univers, dans l'apparition de notre système solaire et au cœur même de notre condition terrestre !

Le nouveau décollage du lanceur et de ces occupants a donc lieu le 11 avril 1970. Le but essentiel de cette odyssée insensée consiste à amener un équipage de trois astronautes à la surface de la lune dont un doit rester en orbite tandis que les deux autres doivent se poser sur un endroit particulier de la lune, celui où a eu lieu un impact d’astéroïde. Aventure scientifique, humaine, extraterrestre et extraordinaire donc assurément risquée qui navigue entre liberté et fatalité, exploit et dangerosité. Ce sont dans ces instants-là que la sensation de grandeur et d'humilité se côtoient le mieux et avec le plus de vigueur.

Allez, c'est parti ! tous les moteurs sont à fond et la fusée ne peut plus rester en place, à terre, immobile, elle est propulsée dans l'atmosphère et s'élève a une vitesse vertigineuse. L'énergie déployée pour soulever un tel lanceur demeure saisissante et impressionnante. Le départ des astronautes a bien eu lieu et s'est parfaitement déroulé. La première étape dangereuse de ce parcours solennel, presque romanesque mais néanmoins réel, est bien accomplie. Nous pouvons souffler et respirer pleinement de joie et de satisfaction.

 

          Aaaapollo

Malgré le formidable envol et le départ encourageant de la fusée ainsi que la préparation hors pair et la réussite exemplaire des astronautes, un problème majeur va surgir et venir s'interposer entre leur mission, leur destination et leur destinée. Le périple de cette nouvelle odyssée s'ancre dans cet événement précis et déterminant qui deviendra le point nodal et fatal d'un itinéraire extraordinaire.

L'intelligence, la compétence, le talent, l'entraînement physique et psychologique, les connaissances et le savoir faire des trois astronautes dépendent d'autres acteurs et d'autres facteurs qu'eux-mêmes, et cet autre paramètre en l'occurrence, va provoquer l'incident effrayant, l'obstacle dommageable et funeste qui empêchent le bon déroulement et la suite de la mission scientifique prévue.

Le projet ambitieux et merveilleux n'est pas seulement ajourné mais fâcheusement bousculé, dans l'obligation même de s'interrompre, de cesser, de s'arrêter là en plein élan et en plein vol. Situation délirante, navrante et cependant réelle. Quelle leçon ou bilan tirer de cet état de fait ? Il faut tout simplement prendre en compte que la défaillance de certains peut entraîner le fracas des autres, y compris des meilleurs.

L'objectif d'aller sur la lune devient dorénavant inatteignable, inimaginable, non pas en raison des astronautes, mais à cause d'une défaillance technique humaine qui leur est extérieure, à cause d'une déficience de l'autre, d'une part d'inconscience, d'ignorance qui font office de nuisance et avec quelles conséquences ! Malgré les qualités héroïques et la puissance des astronautes, le manquement de certains a entraîné leur impuissance à poursuivre leur mission première et primordiale, celle d'aller sur la lune.

      

Comment comprendre et expliquer que la mission lunaire et première d'Apollo 11 ait réussi et connu un succès retentissant alors que celle d'Apollo 13, qui consistait également à se rendre sur la lune, ait elle, échoué ? A la limite, la situation inverse aurait été plus plausible. Apollo 11 aurait été un essai, une tentative, aurait tâté "le terrain" et Apollo 13 aurait été une réalisation aboutie, en s'aidant des connaissances et de l'expérience de cette première odyssée spatiale et lunaire.

Pourtant ce fut autrement. Les équipes scientifiques de la NASA étaient-elles différentes entre la première et la deuxième odyssée spatiale et lunaire ? Leur état d'esprit avait-il changé ? Leur vigilance s'était-elle amoindrie ? Le pourquoi à toutes ces questions restera peut-être sans réponses, sans voix. Le destin a pris une autre tournure et une autre voie.

 

          Aaaapollo1

"Houston, nous avons eu un problème" lance un astronaute.

L'accident grave qui se produisit durant le trajet entre la Terre et la Lune et qui imposa l'abandon de la mission ainsi que le retour vers la Terre plus tôt que prévu, aurait pu être fatal pour l'équipage. L'explosion d'un réservoir d'oxygène mit hors service le module de service Apollo qui normalement devait fournir l'énergie, l'eau, l'oxygène et le système propulsif durant la majeure partie de la mission.

Se situer à mi-chemin entre la terre et la lune, rester, demeurer entre deux astres, voguer et flotter dans l'espace à bord d'un vaisseau spatial, telle est la situation anxiogène dans laquelle se trouve l'équipage. Il est maintenant question de survie car ce maintien des astronautes entre deux eaux ne peut durer éternellement sous peine de périr tout simplement. La mort soudainement est possiblement proche, envisageable dans le futur immédiat.

 

Pour survivre, l'équipage se réfugie alors dans le module lunaire Aquarius dont il utilise les ressources limitées. Le vaisseau ne peut pas faire demi-tour et doit contourner la Lune avant de revenir sur Terre, ce qui prend forcément plusieurs jours. Non seulement, il faut rationner de façon drastique les ressources pour maintenir une chance de survie, mais les dispositifs électriques sont coupés d'où l'impossibilité d'un guidage, seule, une liason radio est préservée avec le centre spatial de la NASA qui a bien entendu la voix annonçant l'accident.

         Aaaapollo 1

Danger extrême que les astronautes ne peuvent ignorer. Ils ont de quoi être déboussolés, désorientés. L'angoisse ne peut que monter face au vide de l'espace infini, noir et sans espoir, et face à la précarité d'une telle position et exposition. Sentiment de perdition, d'abandon, de stress violent, puissant et étouffant. Renoncer à la mission d'aller sur la lune s'impose, mais faut-il baisser les bras pour autant ? Non bien sûr, même si le découragement est menaçant. Combien de temps peut-on rester en impesanteur ? Respirer correctement ? Que faire ?

Dorénavant, c'est revenir sur terre qui s'apparente au décrochage de la lune. Entrer dans l'atmosphère, atterrir, toucher terre, avoir les pieds sur terre, marcher sur la terre ferme deviennent le nouvel objectif essentiel, la nouvelle mission envisagée. Mais comment rectifier le tir et réajuster la trajectoire ? Telle est l'obsession majeure des astronautes et de la NASA.

La prise de conscience d'un tel bouleversement et renversement oblige à changer de vue et de point de vue. Le destin peut devenir mortel, et a tôt fait de maudire ce qu'il avait élu auparavant et réciproquement. La mutation, la réflexion et la détermination sont à l'oeuvre dans l'esprit des astronautes et des scientifiques de la NASA. Des procédures sont mises au point par les équipes au sol pour faire fonctionner le vaisseau dans des conditions très dégradées et conserver suffisamment d'énergie et d'eau pour préserver la survie de l'équipage et la réalisation des manœuvres indispensables jusqu'au retour sur Terre.

L'héroïsme consiste donc à s'éloigner de la lune pour revenir sur terre, pour pouvoir mettre de nouveau les pieds sur la terre, respirer le grand air, pour avancer et ne plus être bloqué entre deux rives. Le dessein principal des astronautes, outre celui de vivre, n'est autre que de revenir sur une planète habitable, un lieu hospitalier, relativement accueillant.

 

                                Aaaapollo1

La surface de la Lune photographiée par l'équipage d'Apollo 13 depuis le module lunaire Apollo.

 

      

Avoir envie de demander la lune, de décrocher la lune ou d'aller sur la lune en partant du pont des arts, le pont à Paris que je préfère.

 

La lune, du moins son accès, devient un horizon lointain. Il faut renoncer au rêve et à ce qui avait été programmé malgré le grand investissement économique, psychologique, physique et scientifique. Renoncement forcé, abandon du projet. La défaillance technique et humaine d'autrui a un coût pour l'ensemble de l'équipage.

Il faut laisser au cœur du vide intersidéral sa mission et son ambition. L'incompétence d'autrui vient heurter la puissance des astronautes. Leur immense compétence est empêchée tout simplement, réduite à l'impuissance. C'est le pouvoir de nuisance, de mettre en échec la réussite d'hommes qui avaient été préparés pour devenir des êtres peu banals, exceptionnels voire héroïques. Malheureusement, il faut composer avec la faille et les erreurs des autres. Sentiments de déploration et de désolation.

 

            Aaaalune3 1

Par conséquent, l'exploration du satellite n'est plus une préoccupation. L'aventure lunaire est alors écartée de cette nouvelle mission agencée dans l'urgence et la souffrance. Comment sortir de cette situation inopinée, inappropriée, insolite ? Comment s'en sortir tout court vu la gravité de l'incident ? A quoi faut-il s'attendre ? Comment agir et réagir ?

D'abord réfléchir et prendre acte que les choses ne se déroulent pas, ne se déroulent plus du tout comme prévu. Regarder dans quel état se trouvent les trois astronautes et leur vaisseau. Ménager son flegme malgré l'angoisse, puis observer de près ce qu'il en est de cet accident qui a, de façon définitive, empêché l'équipage d'atteindre son but et d'évoluer normalement.

Comment vivre et respirer correctement ici et maintenant en flottant dans l'espace, entre la lune et la terre ?

 

      

L'énergie est indispensable pour faire fonctionner tout le vaisseau en particulier les corrections de trajectoire, le maintien de l'orientation, la stabilité thermique et les résistances chauffantes qui maintiennent une température supportable dans l'habitacle. Pour Apollo, l'énergie est fournie par des piles à combustibles et des batteries.

 

Dans les deux cas, l'électricité stockée n'est pas renouvelable. L'eau est nécessaire pour la survie des astronautes et sert à refroidir les éléments de l'électronique qui ne pourraient fonctionner sans régulation thermique. Dans le vide, la dissipation de la chaleur est une opération difficile et la solution retenue consiste à évacuer celle-ci en libérant de l'eau réchauffée dans l'espace. Cette solution entraîne donc la consommation permanente d'eau en assez grande quantité. L'oxygène présent dans l'atmosphère doit être régulièrement renouvelé pour permettre la survie de l'équipage.

 

 

             Aaaalune3 2

Au centre de contrôle à Houston, le responsable du système électrique du vaisseau et son équipe constatent d'autres anomalies.

L'antenne fixée sur le module de service a cessé de fonctionner et les communications passent désormais par une autre antenne omnidirectionnelle. Le vaisseau a complètement perdu un des deux circuits de distribution électrique et tous les équipements qui s'y rattachent. Puis au bout de quelques minutes consacrées à des contrôles plus poussés, les spécialistes au sol se rendent compte que le problème n'est pas une anomalie de mesure, et tentent avec l'équipage plusieurs manipulations pour tenter de remettre en marche le circuit électrique et les piles à combustible.

Un des astronautes aperçoit à travers le hublot des particules en train de s'échapper du vaisseau Apollo ; de l'oxygène liquide fuit des réservoirs éventrés. Le centre de contrôle demande à l'équipage de commencer à éteindre les équipements non essentiels pour réduire la consommation électrique en attendant de découvrir et de corriger l'origine de l'anomalie.

Comment sauver l'équipage alors que la situation est plus grave qu'il n'y paraissait au préalable ? Sensation de descente aux enfers. Comment continuer à survivre ? Le pessimisme et le défaitisme menacent.

 

     

L'attente doit paraître éternelle. L'événement violent en soi, n'est que tourment. Un tiraillement angoissant entre résignation et détermination peut naître de cette situation infernale. Un vacillement lancinant gagne forcément l'esprit des astronautes en se demandant qu'elle sera l'issue d'un tel accident : ravageuse et malheureuse ou fructueuse et heureuse ? Les questions existentielles abondent certainement dans leur tête en se demandant mais pourquoi avoir pris une telle décision d'aller sur la lune, étant donné les risques importants et la dépendance abyssale envers la possible défaillance d'autrui ou la moindre compétence scientifique et technique de certains ?

 

Tout d'un coup s'apercevoir que parfois la vie ne tient qu'à un fil, que le destin chavire comme un navire confronté à une tempête véhémente et des vagues déferlant dans tous les sens. Se retrouver dans un tel état insupportable exige une certaine attention, concentration même, si chaque astronaute souhaite dépasser l'impasse dans laquelle ils sont plongés. Il faut malgré tout se donner toutes les chances de s'en sortir malgré cette immense malchance qui n'est pas tombée du ciel mais qui a éclaté en plein vol spatial.

Finalement ce qui peut sauver les astronautes dans un premier temps, c'est le fait de ne pas perdre confiance en eux, en leurs compétences, en leur patience, en leurs propres ressources puis, dans un second temps, vu l'état d'alerte permanent, de rester reliés aux équipes de la NASA.

Il faut penser le changement, l'adaptation malgré la sensation écrasante de solitude vertigineuse au milieu d'un tel cosmos. Il faut réquisitionner ses forces, chercher quelques idées afin que l'épreuve subie n'étouffe pas tout espoir, tout désir. Ne pas s'enfermer d'emblée dans la fatalité.

                    Aaaalune7

Il va falloir alors opérer une mutation et utiliser le module lunaire comme vaisseau de secours. Dans des circonstances normales, pour préserver l'énergie fournie par des batteries, le module lunaire est mis en sommeil jusqu'à l'arrivée sur la Lune. Il faut donc réactiver le module lunaire mais cette opération complexe, qui est déclenchée depuis le module de commande et de service, n'est plus possible car celui-ci ne dispose plus d'assez d'énergie pour y parvenir. Les techniciens doivent trouver un moyen permettant d'aller puiser l'énergie nécessaire dans les batteries du module de descente.

Le défi est lancé. Puis à la demande du centre de contrôle, l'équipage s'installe aux commandes du module lunaire pour exécuter la séquence d'instructions définie par les spécialistes du module lunaire.

La tension est maximale car la dernière pile à combustible ne fournira plus d'énergie d'ici 15 minutes. Les équipements du module lunaire sont heureusement réactivés avant l'épuisement de l'énergie électrique disponible à bord du module de commande. À l'intérieur de ce module, le pilote désactive tous les équipements y compris le chauffage, pour préserver les deux batteries qui seront utilisées pour les manœuvres avant et durant la rentrée atmosphérique. Les trois astronautes passent donc dans le module lunaire Aquarius qui va jouer le rôle de canot de sauvetage jusqu'au retour à proximité de la Terre.

 

                                               Aaaalune6 1

Cependant, Aquarius n'est pas conçu pour accueillir trois hommes, toutefois ses équipements permettent à l'équipage de disposer de suffisamment d'eau, d'électricité et d'oxygène pour assurer sa survie jusqu'à son retour sur Terre.

Le temps passe, l'inquiétude atteint des sommets car il faut ramener l'équipage sur Terre le plus rapidement possible avant que les ressources limitées en énergie et en oxygène ne soient épuisées. Quelle direction prendre ? Quelle option choisir ? Faire immédiatement demi-tour ? Les spécialistes ont calculé qu'en utilisant tout le carburant disponible dans le module de service Odyssey, il était possible d'effectuer une telle manœuvre. Néanmoins, personne ne connaît l'étendue des dégâts. La mise à feu du moteur fusée pourrait déclencher une explosion qui tuerait immédiatement l'équipage ou sinon aggraverait la situation.

L'autre scénario consiste à laisser le vaisseau Apollo contourner la Lune et revenir sur Terre. Et là, la seule manœuvre nécessaire est une correction de trajectoire de faible ampleur sur le trajet du retour pour ne pas manquer la Terre, qui serait effectuée à l'aide du moteur de l'étage de descente du module lunaire Aquarius. Or ce scénario recule la date du retour sur Terre et oblige l'équipage à séjourner encore plus de 80 heures dans le vaisseau spatial alors que le module lunaire est conçu pour fournir de l'énergie, de l'oxygène et de l'eau à deux individus durant 48 heures.

Malgré les avis partagés des spécialistes, le responsable des opérations décide de choisir ce dernier scénario, il faut également souligner que la moindre erreur enverrait le vaisseau s'écraser sur la Lune. La tension nerveuse demeure élevée car le risque mortel est présent, pesant. Mais ne pas se décider serait encore plus dangereux, assurément fatal.

 

                     Aaaalune1

Les spécialistes du centre de contrôle sont sommés de mettre au point des procédures non prévues, même lors de simulations très poussées, pour effectuer les opérations indispensables à la survie de l'équipage, et ce, dans un temps recors de quelques heures. Il est indispensable d'économiser de l'énergie pour la rentrée dans l'atmosphère, c'est pourquoi 80 % des équipements électriques sont coupés et seuls les systèmes de communication avec Houston sont maintenus en état de marche.

Le système de guidage du vaisseau et le chauffage sont arrêtés, la température du module chute à 9°C. Le sang se glace, le froid devient envahissant. La survie devient intensément désagréable presque insupportable. Le mal doit être pris en patience, et la patience éprouvée dans une certaine souffrance. De plus, les astronautes doivent se rationner en eau. L'air, l'eau et la chaleur se raréfient alors que ce sont des éléments cruciaux et vitaux pour l'espèce humaine.

Impression d'amputation, d'amoindrissement, de ralentissement de toute la puissance technologique et scientifique, uniquement en vue de survivre pour sortir la tête hors de l'eau et pour pouvoir reprendre son souffle ultérieurement.

 

   

Mais que nous est-il arrivé martèlent certainement les esprits inquiets des astronautes à bord d'un vaisseau endommagé ? Ce n'est pas seulement l'obligation de se soumettre à un sort déplorable qui oblige au renoncement d'une grande mission, sagement et grandement préparée et imaginée. Non, il faut à la fois cumuler l'annulation de ce beau projet et faire face au désastre qu'a engendré ce grave accident. Comment ne pas songer au gâchis engendré par le manque de compétence de certains qui ont eu entre les mains, un certain pouvoir, celui de faillir et de nuire ! Le pire est que les "responsables" en question ne seront pas mis hors d'état de nuire.

L'arrêt de l'ordinateur rend difficiles les corrections de trajectoires. Pour ajouter de l'angoisse au drame, les trois hommes constatent que le taux de CO2 toxique à forte concentration, augmente dans l'Aquarius, car le système de support de vie n'a pas été conçu pour l'équipage au complet durant plusieurs jours. C'est pourquoi, les astronautes doivent puiser dans les moyens du bord, réfléchir sans cesse et bricoler un adaptateur à l'aide de sacs en plastique, de carton qui leur permet d'utiliser des filtres à air de rechange du module de commande pour remplacer le filtre à air du module lunaire.

Les effets négatifs s'additionnent et nécessitent une maîtrise de soi surprenante, une adresse et une habileté hors du commun de la part de ces trois aventuriers scientifiques. Leur odyssée de l'espace se transforme de plus en plus en odyssée héroïque voire surhumaine. Leur force, leur ténacité et leur intelligence sont mises à l'épreuve, plutôt soumises à de dures épreuves dignes d'êtres exceptionnelles.

   

          Aaaalune

Mais voilà que malgré la dernière correction de trajectoire, le vaisseau Apollo s'écarte de son objectif. Une correction doit être réalisée pour que le vaisseau réussisse son entrée dans l'atmosphère sous l'angle exact souhaité. Il faut préciser que si l'angle est trop ouvert, le module de commande occupé par les astronautes risque de freiner trop brutalement puis de brûler, et si l'angle est trop fermé, il peut rebondir sur les couches atmosphériques et repartir dans l'espace interplanétaire. Ce qui serait suicidaire. Or il faut s'écarter de ce possible calvaire, ne pas basculer du côté de l'enfer. Il faut reprendre ses esprits, ses forces, puis se ressaisir malgré les obstacles très décourageants.

Revenir sur terre est le but ultime. Rien d'autre ne compte plus. Ce retour constitue le bien le plus précieux, celui qui a du sens. Ne plus être bloqué au milieu de nulle part dans le noir de l'espace. L'important consiste à se mouvoir et à sentir de façon pragmatique, intuitive et logique, ce qui va être efficace face à l'urgence et face à ce qui menace mortellement.

Il faut saisir l'instant présent, le moment important et opportun pour viser la terre, la belle terre bleue, bleutée et illuminée par les rayons du soleil. Revenir d'où l'on vient. Embrasser le retour sur terre sans avoir effectué la mission lunaire. Adieu le grand projet. Regard intense sur la nouvelle traversée qui n'est pas une reculade mais bel et bien une nouvelle avancée.

 

            Aaaalune5

Avant la rentrée dans l'atmosphère, l'équipage se réinstalle donc dans le module de service Odyssey, le seul capable grâce à son bouclier thermique, de les ramener sur Terre. Il réactive, étape par étape, les systèmes du module, et commence par larguer le module de service. Les trois astronautes aperçoivent, à leur grande surprise (enfin !) que le panneau situé au niveau du réservoir d'oxygène a été expulsé.

Le module lunaire Apollo est largué très peu de temps avant d'entamer la rentrée atmosphérique pour réduire au maximum l'utilisation des ressources limitées en oxygène et surtout en énergie du module de commande.

Odyssey n'a pas explosé en l'air. Il ne s'est pas désintégré. Cela vallait vraiment le coup de rectifier le tir et de plonger dans l'Océan Pacifique entre les îles Fidji et la Nouvelle-Zélande à quelques kilomètres d'un navire amiral de la flotte chargée de secourir ces brillants et vaillants astronautes. Après avoir été récupérés par un hélicoptère, les trois hommes sont hissés sains et saufs à bord de ce navire, de même que le module de commande.

 

 

 

                 Aaaalune1

Le pire fut évité malgré une fatalité qui frappa fort, au point de menacer de mort. Seuls le comportement héroïque, scientifique, consciencieux, la force, l'intelligence, la patience, le talent et le courage immenses des trois astronautes ainsi que le lien viscéral avec la NASA, l'équipe au sol, permirent aux astronautes de se sortir de cet enfer, et de revenir sur terre, après le plongeon en pleine mer.

Respirer l'air de la terre, pouvoir remettre les pieds sur terre, marcher sur cette planète habitable et moins inhospitalière que l'espace et la lune demeure l'une des plus grandes réussites de ces trois hommes glorieux. Dénouement heureux et victorieux. De quoi s'est-il agi au juste dans cette aventure folle et surhumaine ? D' une Odyssée de l'espace véritablement légendaire, extraordinaire qui fut de l'ordre de l'exploit gigantesque pour ces trois astronautes qui ont décroché la lune, en retournant sur terre ! Une légende honorable et inoubliable.

 

    

Une commission fut nommée pour mener l'enquête sur cet accident dramatique, dès le retour de l'équipage. Ses membres furent des responsables d'établissement de la NASA (Goddard, Ames), des hauts responsables de la NASA, l'astronaute Neil Armstrong, celui qui a connu la lune, de très près au point de marcher dessus et de s'y promener.

L'enquête permit de démontrer que l’accident résultait bien de la surpression d'un des réservoirs d'oxygène, d'une erreur de manipulation, de plusieurs anomalies dans la conception et la fabrication du réservoir d'oxygène. Elle permit de remonter la chaîne d'événements ayant abouti au drame, en identifiant les erreurs commises. Soit de remonter à la source originelle.

Des mesures importantes furent prises pour les missions Apollo suivantes, afin de corriger nombre de ces erreurs désastreuses, en vue de ne plus revivre un tel événement marquant et angoissant. Après la mise en échec, il fut indispensable, primordiale de reprogrammer une mise en réussite.

               Aaaalune2

On pourrait entonner "Alléluia", tout va bien qui finit bien, le retour sur terre des astronautes s'est bien effectué, tout le monde est sauf, sauvé, rassuré. Je pourrais considérer que l'histoire de ces deux odyssées lunaires et spatiales s'est achevée, et songer que le récit est terminé.

Pourtant, le récit de l'allégorie va se poursuivre encore un peu, on ne quitte pas la lune aussi facilement, aussi aisément. Elle est source d'inspiration, de réflexion et peut-être même de leçon de vie. Donc on continue le chemin, la marche, l'envol, l'alunissage, l'atterrissage, la navigation, c'est selon. Toujours sous la forme métaphorique ou allégorique.

Il faut dorénavant imaginer - entorse à la réalité de l'histoire de la NASA, allégorie oblige -, que les deux odyssées spatiales ont été vécues, éprouvées, ressenties par les mêmes astronautes. Les deux odyssées demeurent liées, impossible d'évoquer l'une sans évoquer l'autre. Il faut alors percevoir le fait que si les trois astronautes avaient décroché la lune lors de la mission Apollo 13, ils l'auraient décroché pour la deuxième fois, ils n'auraient pas découvert un territoire totalement inconnu. L'alunissage n'aurait pas été si étranger que cela à leur nouvelle aventure scientifique, technologique et humainement héroïque. Autrement dit chaque astronaute a la connaissance et l'expérience de ces deux vécus, de ces deux aventures, de ces deux cheminements.

 

   

Piano, piano, pianissimo pour savourer ce qui nous touche, ce qui nous plait, ce que nous contemplons, ce que nous regardons, ce que nous lisons, ce que nous comprenons, ce que nous imaginons ou devinons.

      

                                            

Restons bien luné/es car tout un amoncellement de questions philosophiques, existentielles va être soulevé. Nous allons regarder de près et de loin avec une lunette (le terme vient du mot lune) astronomique, toute traversée, toute odyssée, toute avancée et même toute marche arrière, tout virage, toute nécessité de changer, d'évoluer, de se métamorphoser, ce qui n'est pas toujours évident surtout quand on a été atteint/e, touché/e par des événements qui vont à contre-courant.

L'inertie, la paralysie menacent en raison de la sidération et de la stupéfaction qui émergent lors de situations qui n'ont aucun sens. De là, peut sourdre le principe, l'idée de transformer le plomb en or, en métal précieux, encore faut-il avoir les outils, les moyens des forgeron/nes et le savoir faire des orfèvres.

                 Aaaalune1 2

Que signifie concrètement le fait d'avoir vécu pleinement ces deux odyssées insensées en soi ? Ces deux histoires aux trajectoires similaires et distinctes à la fois, qui demeurent deux aventures extraordinaires, permettent-elles dorénavant de voir les choses avec un angle de 360° plus élargi, avec une vue panoramique après avoir perçu le monde à travers d'autres angles de vue plus restreints, ou au contraire, la mise en difficulté et sa menace mortelle ont-elles rétréci le champs de vision, en raison du danger et de la peur intense ressentie ?

Ces deux odyssées sont-elles à égalité en matière de prouesses, de succès, de difficultés, de connaissances de soi, des autres et de talents ?

Si vous deviez vivre, connaître ces deux expériences qui se chevauchent et s'écartent en même temps, laquelle selon vous, correspondrait le plus à un exploit, à un sommet de réussite et de découverte ? La deuxième odyssée est-elle à tout jamais enfermée dans son épreuve solennelle, à savoir celle d'un empêchement, d'une mise en échec par rapport au but final, au projet préparé et imaginé ?

Si on vous laissait le choix d'expérimenter la double aventure décrite ci-dessus ou de vivre deux odyssées spatiales qui vous aurez permis à chaque fois de poser le pied sur la lune, quel destin auriez-vous souhaité avoir ? Le deuxième cas forcément et assurément ?

 

Si vous aviez connu les deux missions Apollo 11 et Apollo 13, seriez-vous prêt/es à vivre une nouvelle aventure du même genre, une troisième ou énième odyssée de l'espace ? Si oui, dans quel état d'esprit vous apprêteriez-vous à l'affronter, à la mener ? Si non, qu'envisageriez-vous de faire de votre existence ? Que ferriez-vous de ces expériences ?

Enfin faut-il voir la lune et son envie de la décrocher de la même façon, après avoir été confronté/e à ces deux odyssées de l'espace ?

 

       Aaaachat

Retomber sur ses pattes. Savoir rebondir malgré la pesanteur...

Retomber sur ses pattes nécessite d'avoir une certaine souplesse, adresse et hardiesse comme le chat capable de rebondir sur le sol ferme après une chute. Après s'être sortis d'une "mauvaise" situation qu'il serait plus juste de qualifier de "terrible" pour ce qui a trait à l'accident survenu lors de la mission Apollo 13, ce qui importe maintenant pour les astronautes, c'est de s'en sortir en vue de ne plus être traumatisés ou affectés par le drame qui s'est produit dans l'espace, et surtout de revenir à une situation équilibrée, ce qui réclame beaucoup d'habileté.

Comment surmonter ce choc qui s'est présenté dans un premier temps, comme une impasse radicale, comme un renoncement et dans un second temps, comme une obligation de faire machine arrière en se réorientant vers la Terre afin d'assurer sa propre survie ?

 

Après une telle épreuve vécue lors de la mission Apollo 13, le besoin d'écouter tout symptôme, toute inquiétude devient indispensable afin de prendre appui sur une solution ou invention salutaire. Comment opérer une nouvelle mutation malgré la perte du projet astronomique ? Comment rétablir une capacité propre à réaliser une autre odyssée et par-là même, concevoir un nouveau sens agrémenté de jouissance après avoir subi un non-sens accompagné de souffrance ? Telles sont les questions et les étapes qu'il faut traverser pour envisager une autre voie d'accomplissement.

Comment se ressaisir pour retrouver sa persévérance alors qu'elle a été ébranlée par certains individus nuisibles, en tout cas jouant un rôle négatif par absence de conscience, par indifférence et/ou moindre compétence ? Se pose alors la question du renouvellement de la confiance non pas en soi, qui avait été bellement et grandement acquise et conquise avec la mission Apollo 11, mais celui de la confiance en autrui ? La crainte du scénario de la répétition de l'entrave d'une autre mission, d'une autre réalisation d'envergure à cause d'autrui se fait forcément sentir.

 

  

 

                        La lune éclaire la nuit

 

Comment bâtir une nouvelle mission non pas sur les ruines de la précédente, mais en contemplant avec un regard "amoureux" et lumineux l'étendue de nouvelles possibilités et potentialités ? Telle est l'analyse incontournable pour obtenir une sorte d'efficacité "insubmersible".

La peur peut paralyser, bloquer, épuiser. De même, la fatalité peut désespérer et réciproquement, le désespoir peut vouer à la fatalité et au fait de ne plus rien désirer. Alors comment procéder quand le désir déserte ? D'abord en n'en prenant conscience, en n'en prenant acte. Une fois la chose actée, il est indispensable de se souvenir, de se dire qu'on ne peut pas réduire une personne, une existence à un vécu douloureux, à une expérience malheureuse, à un moment difficile à vivre ou à un incident, surtout quand celui-ci a été provoqué par une cause extérieure à ses propres actions et donc extérieur à sa responsabilité, de sorte qu'une nouvelle liberté et une nouvelle dignité puissent jaillir.

Autrement dit, il existe des issues. L'illusion, c'est de croire l'inverse. Et si la mission Apollo 13 a pu s'en sortir, c'est non seulement grâce au soutien de la NASA au sol mais aussi grâce au désir de vivre de l'équipage malgré son errance, son blocage dans l'espace et son exposition au danger mortel.

       

 

Les trois astronautes se sont retrouvés au bord de l'abîme, donc proches du traumatisme. La lutte contre cette chute au sens métaphorique du terme, en plein vol et en plein envol, demeure marquante car il a fallu tenir bon dans la tempête et l’inertie spatiales. Maintenir un environnement qui était en train de se briser, de s'effriter avec des ressources limitées n'était pas chose aisée mais de l'ordre de la difficulté tellement imposante, que la situation aurait pu très facilement basculée vers le néant.

Expérience extrême où il a fallu prendre conscience de ce qui arrivait réellement et où la vitalité et la possible mortalité se sont côtoyées. Le courage et la détermination de la NASA au sol ont encouragé, soutenu l'héroïsme des astronautes. C'est certainement grâce à la force et à la solidité tant psychologique que scientifique de l'équipe au sol, additionnées à celles des astronautes que la fin de cette aventure extraordinaire a pu être heureuse.

Mais que serait-il advenu si la NASA au sol avait été défectueuse, irresponsable, indifférente ? La vie, le courage, le désir et la persévérance ne tiennent souvent qu'à un fil. Comme Thésée avec son fil d'Ariane. Néanmoins la victoire qui a consisté à revenir sur terre peut être suivie aussi d'une phase d'hébétude, de stupéfaction, d'épuisement qui immobilise, faisant ainsi écho au renoncement et à l'empêchement de la mission lunaire Apollo 13. Un investissement important dans une majestueuse odyssée qui se confronte à un accident l'obligeant à faire machine arrière, à pratiquer une marche arrière, à rebrousser chemin, à opter pour un retour sur terre précoce peut se muer en un déchirement qui ouvre une brèche à l'intérieur de laquelle, le découragement peut s'insinuer sournoisement.

A cause d'autrui, les astronautes ont été empêchés dans leur mission et ont frôlé la mort, mais grâce à autrui, ils ont pu aussi s'en sortir. L'autre peut entraver ou aider, éteindre ou ranimer la flamme de l'espoir. Et c'est dans cet interstice que se logent le doute, l'hésitation, le va-et-vient entre la stagnation et l'évolution.

  

                                

 

Le sentiment angoissant fut au cœur de la mission Apollo 13, et risque de retentir ultérieurement pour les astronautes. Dans un premier temps, la fonction positive de l'angoisse consiste en une mise en garde qui alerte de l'imminence d'un danger ou de sa possible venue. L'angoisse fait office alors de protection. Cependant, dans un second temps, en raison d'une mémoire un peu secouée ou traumatisée, qui fait écho à un événement malheureux, insupportable, l'angoisse, ce signal d'avertissement, peut être dévoyée en agissant comme une caisse de résonance.

L'angoisse apparaît quand notre statut de sujet pensant, agissant, désirant et maîtrisant son environnement est menacé.

 

Or la menace incessante a pesé lourdement sur les épaules des trois astronautes de la mission Apollo 13, d'où l'envahissement de l'angoisse pour signifier à cet équipage qu'il a fallu s'extraire d'une situation où chacun était extrêmement limité au sein d'un espace qui semblait lui, illimité, indifférent, silencieux et dangereux. Pascal imaginait l'univers comme une sphère infinie dont le centre est partout et la circonférence nulle part. De quoi avoir la tête qui tourne ou le vertige, tout en devant "garder les pieds sur terre" en impesanteur ! Ce rappel marquant et anxiogène, celui d'avoir été sur le fil du rasoir, peut s'inviter à l'improviste dans la mémoire de chaque astronaute.

 

C'est pourquoi il est indispensable de renverser la vapeur et de songer à ce qu'a écrit le poète Pétrarque, au 14e siècle, dans son livre La Vie solitaire : "Quel plaisir d'avoir traversé sans dommage de périlleuse situations et, à la croisée des deux chemins, lorsque la mort était à gauche, d'avoir tourné à droite, plaisir d'autan plus grand qu'au moment de choisir tout inclinait vers l'autre côté ! C'est pourquoi tu dois souvent écouter de bonne grâce ceux qui racontent l'histoire de leurs périls, après qu'ils ont recouvré la raison, qu'ils ont trouvé un havre, qu'ils ont échappé contre toute attente aux chaînes qui les retenaient ou qu'ils sont revenus vainqueurs. Avec combien de douceur reviennent à l'esprit les séductions du monde que l'on a repoussées."

 

    

 

S'asseoir sur la Lune. Chiche !

Petite respiration en chanson pour se détendre et s'aérer la tête...

 

I'm sitting on the moon
Je suis assis/e sur la lune


Watching planet blue, hello
en train de regarder la planète bleue, hello


Looking all around
Regardant tout autour


Rotating without sound, where are you?
Tournant sans bruit, où es-tu?


Where are you? I'm sitting on the moon
Où es-tu? Je suis assis/e sur la lune


Where are you? I am missing you
Où es-tu? Tu me manques


I came from very far
Je suis venu/e de très loin


A little unknown star, hello
Une petite étoile inconnue, hello


I don't know what to do
Je ne sais pas quoi faire


It's so cold and blue, without you
Il fait si froid et bleu, sans toi


Where are you? I'm sitting on the moon
Où es-tu? Je suis assis/e sur la lune


Where are you? I am missing you

Où es-tu? Tu me manques

 

 

 

                                                Aaaalune5 3      

 

 

Il va falloir opérer petit à petit, pas à pas, étape par étape, comme un beau cygne blanc déploierait progressivement ses ailes soyeuses, avant de s'envoler vers d'autres cieux. Le ciel, justement, peut changer, comme la lune, et aller du bleu merveilleux au gris pluvieux. Il ne faut ni s'en étonner ni s'en inquiéter, seulement savoir se promener, naviguer ou voler quand le temps est clément, et savoir également s'abriter sous un parapluie, dans une chaumière, au sein d'une forteresse ou même d'un beau château, peu importe, ce qui compte, c'est le déplacement de son regard vers ce qui est beau, bon et bien, afin de reprendre doucement ses esprits et ses forces. Avancer tranquillement mais sûrement malgré les détours, pour revigorer son âme, son désir et pour alimenter de nouveau sa belle énergie qui s'était enfouie dans les airs.

 

Demeurer attentive à tous les signes positifs, à toute rencontre qui encourage, qui soutient, à toute main tendue, à toute lumière scintillante qui illumine et réchauffe à la fois, même celle de la Lune.

 

               Aaaalune7

Faut-il s'éloigner de tout projet important, de tout rêve, de toute mission après une expérience comme celle d'Apollo 13, afin de ne plus être déçu/e, découragé/e ou atteint/e ?

On peut répondre par l'affirmative à cette question et revendiquer le droit à la sérénité, à la prudence, à la paisibilité, à une vie relativement tranquille, à une ataraxie, à condition de s'assurer qu'il ne s'agit pas d'une totale résignation, d'un renoncement définitif au désir, d'une déprime avérée ou masquée, d'une tristesse sans fond qui alors pourrait tôt ou tard plonger derechef dans un découragement, dans une lassitude et apporter in fine davantage de souffrance que de jouissance. Éviter à tout prix la déception et le risque de ne pas parvenir à ses fins, n'empêche pas le chagrin de s'insinuer dans nos vies et de s'enraciner.

Cependant, il est vrai que les petits plaisirs quotidiens, la contemplation de belles choses et la curiosité envers ce qui nous touche ou nous émeut, peuvent se vivre en toute simplicité, au cœur même de la banalité, sans réalisation extraordinaire.

 

                Aaaalune9

Ou au contraire, tenter de nouveau de décrocher La Lune malgré le découragement, le désarroi, la peur et le danger ? La NASA et quelques astronautes ont ensemble décidé de tenter "l'impossible", quelque temps après Apollo 13, afin de saluer une fois encore La Lune. Et vous, qu’envisageriez-vous après avoir vécu ces deux odyssées spatiales et lunaires ?

 

Cette option va dans le sens d'un certain renouvellement, d'un recommencement, d'une nouvelle aurore boréale ou matinale qui se lève, qui éclaire un autre jour, un autre chemin et donc constitue un destin distinct de celui qui aurait cours si nous choisissions la réponse précédente, qui demeure une orientation possible et louable.

C'est maintenant, à ce moment précis, qu'il faut entreprendre une rétrospective, regarder un peu en arrière pour avancer, pour prendre un certain élan et de la hauteur, de sorte qu'il y ait une réévaluation de ce qui s'est déroulé lors de ces deux odyssées spatiales. Regardons bien de près et de loin, autant avec un microscope qu'une lunette astronomique, les faits qui se sont produits. N'oubliez pas non plus, que nous pensons et analysons les événements, à l'aune de l'allégorie.

 

 

    

                                             

La mission lunaire Apollo 11 fut pionnière, première et a offert un récit solaire. C'est en soi, une aventure inoubliable, belle et admirable. En raison de cette primeur, de cette primauté, elle demeure à jamais inaugurale, inestimable et primordiale. Son histoire ensoleillée illumine encore et à tout jamais sa destinée exceptionnelle. Sa caractéristique aussi extraordinaire qu'originale a créé des ressources et des richesses qui valent de l'or, et ce trésor peut à tout moment être exploité pour mener une autre mission, une nouvelle odyssée.

 

L'expérience acquise avec Apollo 11 fut et continue d'être un océan immense de chance, d'intelligence et de brillance. Son socle demeure ferme, fort, solide, bien ancré que ce soit sur la Terre ou sur le sol lunaire. De plus, son édification imposante constitue un repaire fiable, un repère essentiel, une référence en matière de connaissance. Cette mission majeure dans l'histoire spatiale demeure un succès sans précédent qui revitalise, galvanise quand on mesure l'ampleur de son ambition et de sa réalisation. De cette odyssée, il n'en ressort que des éléments et des événements positifs, de quoi encourager et alimenter les âmes endolories. Puis âmes atteintes ne signifie pas forcément âmes éteintes. De toute façon, Apollo 11 contient ce pouvoir de rallumer n'importe quelle flamme, même les plus fébriles ou les plus petites car Apollo donne des ailes, du souffle et apporte de l'air pur, non vicié.

 

                                                      Aaaalune9

 

Apollo 11 fut un grand rêve et un beau souvenir qui étincelle dans la voie lactée, de façon éternelle. Quant à Apollo 13, sa mission s'est traduite en termes d'avancée dans l'anxiété et la contrariété au cœur d'une immensité spatiale infernale. Ce qui fut donné à vivre se trouve au-delà d'une simple déception car la vie pour les astronautes, à bord du vaisseau spatial fut emplie d'empêchements et de tourments violents, tout en ressortant vivant et souriant de cette épreuve inimaginable mais réelle aux confins de l'univers.

 

Cependant cette traversée glacée et glaciale a développé et renforcé une capacité importante de survie chez les astronautes, pour affronter les épreuves désagréables et inéluctables de l’existence. Sans compter la mise en place d'une autre forme de confiance en soi qui s'ajoute, s'additionne à celle déjà acquise lors de la mission Apollo 11. Que de révélations, que d'explorations, que d'apprentissages plus ou moins sages ont pu être dévoilés ! Que d'exploits, de forces, d'attention, de vivacité de l'esprit et du corps ont été mis en avant !

Puis découvrir ce savoir puissant, que parfois avec la petitesse d'autrui, on peut en faire une richesse, que la médiocrité de certain/es peut se muer en beauté chez soi, que la tristesse peut s'effacer à tout instant pour accueillir une sorte d'allégresse qui transforme une ancienne honte en nouvelle fierté. Le principal étant de se rendre compte que la connaissance et le vécu de ces deux odyssées solaires et lunaires comportent un double apport, un double acquis, une complémentarité dans la façon de voir chaque événement, et un entraînement au dépassement d'obstacle.

 

 

   

 

Il est impératif de prendre conscience que tous ces parcours sinueux et rocailleux accomplis conduisent à une gratitude envers soi, à une belle et grande reconnaissance envers ce que nous avons réalisé et envers celles et ceux qui ont été une aide, une compagnie précieuse, bienveillante et intelligente.

Comment passer d'une âme blessée à une âme revigorée ? Énumérer d'abord toutes ses qualités, ses petits et grands succès, tout ce qui est bien et profitable autour de soi, puis remettre à sa place ce qui a fait souffrir et le ranger dans un tiroir, pour s'apercevoir que son importance diminue, se rétrécit à vue d’œil. Aucune raison de pardonner ou de haïr, seul compte le fait de comprendre, même ce qui paraît incompréhensible, pour re-devenir libre et sujet pensant/agissant, en prenant une distance émotionnelle et relationnelle avec ce qui nous a miné ou abîmé.

Il s'agit dorénavant d'écrire une nouvelle histoire sans oublier ni s'enchaîner à la précédente, de miser sur la fiabilité en gardant un certain enthousiasme. Regarder chaque matin, chaque jour, chaque instant comme un nouveau commencement, comme un pouvoir d'agir et une puissance de transformation et d'amélioration. Il suffit simplement de mettre en œuvre, petit à petit, un projet ou plusieurs à l'aide de la raison et de la prudence.

L'évolution nécessite parfois aussi de franchir quelques craintes imaginaires ou réelles tout en ne niant pas ses peurs. Pour sortir de l'insécurité, il est possible de se tourner vers un/e autre secourable ce qui apaise la détresse et/ou de se faire confiance. Ce n'est pas parce que le destin a pris une tournure particulière, qu'il est tracé d'avance, il peut changer lui aussi a tout instant et aller dans le sens que l'on souhaite. Nous pouvons le guider, l'orienter et décider, non pas de tout, mais de ce qui nous tient à cœur, nous grandit, nous parle, nous émeut et fait sens pour nous. Nous pouvons inventer, nous surprendre. Se rappeler surtout qu'un renoncement n'implique pas une fatalité absolue, car d'autres possibilités, d'autres chances, d'autres ouvertures peuvent se présenter. Nous pouvons également nous éveiller, nous réveiller et rêver à la fois, ce n'est pas incompatible. Et ne jamais oublier qu'un rêve que l'on caresse, nous caresse en retour, qu'il se réalise ou non.      

 

                                   Aaaalune8

 

 

La faillibilité de l'autre, quand cet autre fait défaut est forcément redoutée lorsque nous étudions de près cette double aventure spatiale. La garantie d'une certaine protection pourrait éloigner de la résignation, mais c'est là que l'obstacle se fait sentir car il faut "assumer" le manquement de l'autre pour ne plus le subir, prendre la mesure du renoncement sans le minimiser ni l'amplifier vu qu'un renoncement s'accompagne de dévalorisation en raison de l'impossibilité pour le sujet de progresser. Il faut donc changer de position pour changer de perspectives.

 

Comment s'y prendre ? Là aussi, on marche sur des œufs ou sur des braises ou encore sur un fil d'équilibriste car pour reprendre en main son destin, dans ce cas précis, il faut se dégager de l'importance que l'on accordait au projet non abouti afin de s'extraire d'une certaine passivité ou du désarroi. Cela consiste à ne plus s'éterniser dans le deuil mais à le traverser, pour que le désir renaisse. La gravité d'une situation scabreuse et le dommage que celle-ci génère doivent être accueillis pour pouvoir être dépassés, pour avoir le courage de choisir ce qu'on aime, et trouver un bel et nouvel accord avec soi-même.

A ce sujet et sur un mode un peu plus burlesque, un proverbe champêtre venu d'Istrie résume tout cela en déclarant :"qu'il faut savoir avaler la grenouille." L'image de la grenouille qui saute de façon régulière et répétitive fait écho à quelque chose qui ne passe pas sur le plan digestive et que l'on ressasse mentalement, pour exprimer une souffrance. Le ressassement demeure légitime, logique et normal quand on a été blessé/e. Cette rumination malheureuse qui se braque sur le passé et bloque le présent donc l'avenir aussi, peut devenir féconde, créatrice car elle peut se transformer en une attention positive qui éclaire au lieu d'assombrir. Le poison peut évoluer en remède quand on prend conscience de sa nuisance. On peut passer ainsi d'une obsession malheureuse qui paralyse à une obstination heureuse qui active la créativité, puis ensuite effectuer un retour vers une nouveauté accompagnée de clarté et de luminosité en se reliant à tout ce qui plaît et ce qui intéresse.

Le deuil, distinct de l'oubli, consiste à transformer progressivement, plus ou moins lentement, une pensée triste, une pensée chagrine, une situation douloureuse en apaisement et en une ouverture vers des cieux plus lumineux et chaleureux.

 

Pour progresser davantage, il est nécessaire de restituer, sur le plan symbolique et psychique, à ces autres défaillants, leur négativité comme on renverrait à des individus minables, leur part d’imbécillité et de médiocrité pour ne pas et ne plus être entaché/e par leurs miasmes ou leurs scories.

    

  

  

    

Histoire de changer, regardons encore un peu cette Lune et ces deux odyssées spatiales. Cela pourrait devenir un peu douloureux mais il va falloir relativiser le non achèvement de la mission Apollo 13 afin de mettre en lumière, la réussite spectaculaire de la mission Apollo 11. Cette dernière, qui fut une grande première a permis de découvrir la surface lunaire et de marcher sur ce sol étrange, poussiéreux et environné d'un ciel noir. Apollo 11 fut un exploit héroïque et une superbe expérience. Quand on a vécu pleinement cette première odyssée, il n'est pas sûr et certain que si la mission Apollo 13 avait abouti comme cela était prévu, cela aurait été de nouveau une découverte aussi magnifique que la mission Apollo 11.

De plus, quand on parvient à marcher sur la Lune et qu'on lève la tête en regardant au loin, excepté un ciel obscur et effrayant, que remarque-t-on de lumineux et de merveilleux ? Quel beau joyau bleu, très précieux, attire notre attention, si ce n'est la Terre ?

La Terre, ce lieu où l'on respire de l'air sans scaphandre, où l'on peut voir aussi la Lune, de plus loin certes, mais visible tout de même. La Terre, ce lieu où l'on peut nager dans un lac avec une eau bleue-turquoise, où l'on peut voir des arbres verdir et fleurir en nous donnant des fruits de toutes sortes. La Terre, ce lieu où l'on peut se désaltérer à des fontaines ou à des sources généreuses. La Terre, ce lieu où l'on peut tranquillement se promener au sein d'une forêt, où l'on peut également apprécier les beautés florales, roses, lilas, coquelicots et orchidées. La Terre, ce lieu enfin où l'on peut contempler de belles étendues, des paysages insolites et bien sûr admirer le ciel bleu, en écoutant quelques chants d'oiseau.

 

 

 

 

  

 

Prendre acte de ce qui est et fut irréversible, irrémédiable dans le passé, permet de conclure que ce moment-là est révolu. On peut de nouveau naviguer sereinement entre persévérance et espérance en se tenant à distance de tout avenir radieux et de tout passé ténébreux, comme on naviguerait sur une péniche ou à l'aide d'une barque sur un beau lac dépaysant, en se sentant bercer par les ondes que le mouvement de l'eau provoque.

 

Il faut souvent s'arrêter pour mieux repartir, se poser pour observer les difficultés, souffler pour retrouver l'élan et se reposer de la fatigue engendrée par un destin contrarié car bien souvent il confine à un épuisement alors qu'il faut assurer convenablement le quotidien. Ce mouvement, ce va-et-vient rappelle que le temps est cyclique comme les saisons car la Lune tourne autour de la Terre, qui tourne sur elle-même et autour du soleil. Ainsi les feuilles mortes tombent à l'automne et en hiver mais repoussent au printemps. Les étoiles dans la nuit peuvent raviver et ranimer une force exaltante qui nous pousse à nous sentir à la fois engagé/e et dégagé/e.

 

S'offrir une nouvelle chance en reprenant le fil d'une action, d'un projet, d'une décision, voir clair, dissiper la brume et le brouillard épais, abandonner l'impasse pour lui préférer d'autres issues, puiser sa force dans les belles choses du passé et du présent, remettre à sa place ce qui fut négatif comme on remettrait à sa place une personne qui abuse ou une organisation sociale et politique délétère et mortifère, assumer la tension qui règne entre des situations heureuses, décevantes et des hantises, constituent peut-être une sagesse qui donne naissance à des ressources libératrices.

Évoluer individuellement et faire part à d'autres de quelques pans de son histoire permet une évolution collective et peut être utile à toutes celles et à tous ceux qui ont besoin et envie de se ressourcer, après avoir traversé le désert ou l'enfer comme Dante. Et là, de découvrir et de sentir que l'humanité des individus bienveillants se rattache et se relie à l'univers tout entier.

La mission Apollo 11 fut une conquête, la mission Apollo 13 fut entravée et la mission Apollo 17 est devenue une reconquête qui s'est caractérisée par un progrès considérable en ce qui concerne les équipements du vaisseau spatiale et par une immense amélioration du savoir, de l'expérience et de l'entraînement des astronautes. Cette progression a pris logiquement un certain laps de temps mais avec quel talent ! Elle empêche également de se perdre dans un espace infini ou dans les dédales incertains d'un labyrinthe sans queue ni tête où l'on tourne en rond. Pour Apollo 17, il s'agit de bien trouver sa trajectoire et surtout de retrouver l'espoir qui avait fui dans un ciel noir.

                                                  Aaaaapollo17

- "Houston, nous avons eu un problème, mais ensemble nous avons trouvé une solution. "NASA" a même rimé avec "Alléluia".

Houston, que ce soit dans l'espace, sur la Lune, sur la Terre, dans les airs ou en pleine mer, restons en contact."

- "Bien reçu, Apollo."

 

A défaut d'avoir pu décrocher la Lune, le projet d'Apollo 13 repose maintenant au ciel.

 

 

 

 

                               Aaaaaaaapollo17

 

 

 Apollo 17 (7-19 décembre 1972). Mission parfaitement réussie

 

 

Apollo 17, dernière mission à emmener des atronautes sur la Lune

 

 

Ensemble et bien accompagné/es, nous sommes plus fort/es. Le rêve individuel peut rejoindre le rêve collectif, et réciproquement.

 

 

      

 

 

 

 

 

       

 

                         Retour vers et  sur la Lune en 2024 ?

La NASA a annoncé en mai 2019, son intention de retourner sur la Lune. Les grands esprits se rencontrent de nouveau ! Synchronicité peut-être liée au cinquantième anniversaire du premier pas humain sur notre satellite naturel.

Peut-être qu'en  2024, une femme astronaute marchera pour la première fois sur la Lune.

 

 

 

     

La NASA annonce en 1958 (National Aeronautics and Space Act) que : "Le Congrès déclare par la présente que la politique des États-Unis entend que les activités spatiales soient consacrées à des objectifs pacifiques pour le profit de l'humanité tout entière."

Belle idée, belle éthique. Ce magnifique et grand principe pourra-t-il persévérer à tout jamais, à travers les années, les décennies, les siècles ?

Dans le très beau livre, très volumineux et empli de nombreuses photos impressionnantes sur l'histoire de la conquête spatiale de l'agence américaine intitulé Les Archives de la NASA. 60 ans dans l'espace. The NASA Archives, de Piers Bizony (éditions Taschen, 2019), voici ce qu'il est indiqué concernant les liens étroits entre le risque, la fatalité, la prouesse et l'exploit dans le monde des odyssées spatiales et lunaires :

" L'histoire de l'agence spatiale américaine n'a pas été exempte de remous, voire de désastres. Si elle se réjouit de ses succès, elle assume aussi et surtout le poids de la responsabilité - morale, politique, sociétale et émotionnelle - de ses échecs occasionnels de ses missions. Ce sont de lourds fardeaux à porter, et les hommes comme les femmes qui œuvrent au cœur de la communauté spatiale américaine ne les esquivent pas. Dix-sept astronautes ont perdu la vie à la poursuite de l'exploration spatiale. Trois personnes ont été tuées à bord du premier vaisseau spatial Apollo le 27 janvier 1967, au moment où la fusée a pris feu lors d'une supposée vérification de routine des systèmes au sol. Sept autres astronautes sont morts dans l'explosion de la navette Challenger le 28 janvier 1986, et sept autres quand Columbia s'est désintégrée lors de la rentrée dans l'atmosphère le 1er février 2003. "

L'ouvrage souligne également que : "Faire voler des fusées est une entreprise dangereuse en raison des énergies colossales mises en jeu. La cinétique dépasse le simple supersonique. Un véhicule de lancement doit accélérer de 0 à 28 000 km/h en moins de neuf minutes simplement pour s'élever dans les airs et atteindre son orbite. C'est dix fois plus rapide qu'un projectile qui accélère. Pour y parvenir la puissance chimique exceptionnellement volatile et dangereuse de l'hydrogène ou de l'oxygène liquides doit être libérée selon une méthodologie rigoureuse. Une erreur peut provoquer des explosions équivalentes à des détonations d'ogives nucléaires de faible puissance. La NASA joue littéralement avec le feu à chaque mission..."

          093

                         M-A.J.  Juin 2017

Mais nous sommes alors en droit de nous demander : A quoi tout cela sert-il vu les risques importants pris pour chaque mission ?

A ce sujet, il est précisé que : "la NASA est l'un des plus grands producteurs de données au monde. Les mesures sont diffusées heure par heure par une multitude de satellites en orbite, de télescopes spatiaux, de vaisseaux spatiaux avec équipage, de sondes interplanétaires, de robots de surface, d'atterrisseurs et de communications spatiales sur de très longues distances. De vastes quantités de matériel sont collectées chaque jour à partir de milliers de sources, dans l'espace et sur Terre, et réparties entre les différents centres au sol de la NASA."

 

On y apprend aussi que : "Les agences spatiales du monde entier participent également à la collecte et au partage de cette récolte. Des équipes russes, européennes, canadiennes et japonaises collaborent à la surveillance et au contrôle permanents de la Station spatiale internationale, y compris ses expériences scientifiques à bord, ses instruments astronomiques et ses systèmes de caméras numériques. Des astronomes de dizaines d'institutions travaillent avec la NASA sur le programme du télescope spatiale Hubble et d'autres grands observatoires opérant en orbite."

La science citoyenne et la citoyenneté scientifique œuvrent de conserve puisqu'il est mentionné dans le livre que : "Un phénomène nouveau est apparu ces dernières années : les "scientifiques citoyens", des membres du public bien informés qui travaillent avec des fichiers de données brutes librement mis à disposition directement depuis les systèmes spatiaux de la NASA. Ces individus industrieux au regard acéré ont repéré des astéroïdes jusque-là inconnus, analysé en détail des panoramas de la surface de Mars et dévoilé des mécanismes cachés dans les atmosphères de Saturne et de Jupiter. Des citoyens du monde entier ont ainsi enrichi la sensibilité globale des images fournies par la NASA. L'exploration spatiale est aujourd'hui une entreprise partagée et mondiale."

 

                              Aaaalune1 3

L'apport en connaissances sur ce qui nous environne dans l'univers, là où notre imagination semble sempiternellement dépassée tellement ce qu'on y découvre nous paraît vertigineux, nous revient toujours en boom-rang et nous laisse aussi ébloui/e que transi/e concernant les questions existentielles ou métaphysiques suivantes : Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Pourquoi et comment tout cela est-il arrivé ? Pourquoi et comment tout cela évolue-t-il ? Et finalement quelle est la destinée de tout cet entrelacs de matières, de vies, de pensées, de sensations, de forces qui nous dépassent, nous surpassent puissamment ?

La naissance ou l'apparition de l'humanité constitue à elle toute seule une aventure. Mais depuis, l'aventure humaine s'est prolongée sur terre, puis se poursuit maintenant dans l'espace et le temps. Malgré l'agrandissement des connaissances, les innombrables explorations terrestres et spatiales, les questions soulevées ci-dessus restent sans réponses et cet immense silence nous laisse dans l'expectative quand on y réfléchit bien.

Voici ce qu'apporte l'aventure scientifique de la NASA que nous livre l'ouvrage sur son histoire et ses archives où l'on perçoit bien les progrès technologiques fournis depuis plusieurs décennies : " L'agence spatiale américaine permet à la communauté scientifique de tirer des conclusions utiles sur l'état de l'Univers, qu'il s'agisse de la composition des atmosphères et des sols exotiques, de leur température, de la présence d'eau dans les lunes glacées, de la composition chimique des étoiles lointaines ou encore de la présence de planètes d'autres systèmes solaires signalée par des ombres. Notre génération a le privilège de vivre à une époque où de profondes questions sur la nature de l'existence et même le sens de la vie peuvent être vraiment abordées...

Mais quel genre de réponse espérons-nous trouver parmi les étoiles ? Peut-être est-ce toujours la Terre que nous cherchons."

En effet, à travers l'odyssée, arrive toujours tôt au tard le retour.

 

Marie-Anne Juricic, En partance pour l'Odyssée, Mai 2019.

Texte achevé en 2019, mais déjà imaginé quelques années auparavant.

La mise en page (Images, vidéos, musiques, poésie et extraits littéraires) du texte allégorique et lunaire a débuté en novembre 2018.

2019, l'année du cinquantième anniversaire du premier pas humain foulant le sol lunaire.

 

          

Comme d'habitude, le jour se lève,

comme d'habitude, la nuit tombe,

comme d'habitude, la Lune se cache ou apparaît,

comme d'habitude, le soleil illumine,

comme d'habitude, les étoiles brillent,

et comme d'habitude, le clair de Lune reflète la lumière solaire.    

                            

     Aaaalune 2

La Parabole "En Partance pour l'Odyssée" que j'ai écrite ci-dessus, vous a-t-elle intéressée ou questionnée ?

Quel enseignement peut-on en tirer ? Y a-t-il seulement une éthique possible ou une leçon de vie que l'on puisse mettre en lumière à partir de navigations qui se sont caractérisées autant par une traversée diurne et solaire que par une traversée nocturne et lunaire ? Que penser ?

      

Les Odyssées de l'espace : Voyages homériques aux 20e et 21e siècles

     

 

              Première Odyssée de l'espace : Apollo 11

     

  Planète Féministe fut aussi lunaire que solaire !

 

              Deuxième Odyssée de l'espace : Apollo 13  

 

   

                              Mission Apollo 13   

                     L'échec n'est pas une option.

 

D'ailleurs qu'est-ce que l'échec exactement ?  

La Mission Apollo 13 a-t-elle été en soi un échec, une défaite ?

Cette Mission mémorable n'a-t-elle pas été aussi une extraordinaire réussite ? 

Un trésor d'ingéniosité et d'inventivité ? 

Une aventure exemplaire, héroïque, hors du commun et passionnante ?

Une expérience  inoubliable, intense et immense ?   

                    

 

 

«Il faut toujours viser la Lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles»

Oscar Wilde

 

                                   

Planète Féministe : une Aventure Unique d'une décennie qui mêle engagement, questionnements, éthique, débats, analyses, savoir, recherche pluridisciplinaire et transmission.

Cette Aventure-là : un grand pas pour Planète Féministe et un bond de géant/e pour l'Humanité !

 

              Aaaaartemis

 

- " Houston, Planète Féministe a-t-elle décroché la Lune comme Apollo 11 ?

- Planète Féministe a aussi bien décroché la Lune qu'Apollo 11. Bravo et Félicitations !

- Merci Houston, Félicitations à vous aussi. Houston, on continue ensemble avec Artémis ?

- On continue ensemble avec Artémis, Apollo, Planète Féministe et l'Odyssée bien sûr  !"

 

                        p1000610.jpg   

Article de Martine Delahaye,

publié dans le journal Le Monde du 05/06 juin 2005.

             

   " Planète Féministe ": un genre unique

 

Sa voix est aussi douce et claire que ses engagements s’avèrent fermes et précis. On la croirait étudiante, voire lycéenne, elle est sociologue (34 ans), vivant d’articles dans de nombreuses revues. Intellectuelle et féministe, Marie-Anne Juricic porte à elle seule, bénévolement, une émission fondée sur l’enthousiasme autant que sur le sérieux- à l’exact opposé de l’image de “virago hystérique” dont certains aiment à taxer toute féministe.

Pour moi, le côté agressif de certains journalistes ne traduit que leur besoin de vedettariat”, commente-t-elle. Il n’est d’ailleurs pas d’universitaire ou de chercheur(euse), à quelque champ des “sciences molles” qu’ils appartiennent - les historiennes Michelle Perrot, Arlette Farge ou Annette Wieviorka, les anthropologues Françoise Héritier ou Maurice Godelier, les philosophes Geneviève Fraisse ou Miguel Benassayag, le sociologue Luc Boltanski, parmi d’autres - qui ait refusé de venir débattre avec elle, au micro de Fréquence Paris Plurielle, à propos d’un livre, d’une revue ou d’un article. Toutes et tous savent qu’en s’installant face au micro de “Planète Féministe” ils auront une heure et demie d’échange avec quelqu’un qui les aura lus, annotés, et leur “disputera” - dans le sens ancien du terme, bien sûr -, le moindre doute ou désaccord pour mieux mettre en lumière leur pensée. Sans un soupçon de mordant.

Cela suppose un énorme travail qui n’apparaît pas à la radio, explique Marie-Anne Juricic, à savoir lire de nombreux livres et n’en sélectionner que quelques-uns. Pour ne conserver que ceux qui vous “titillent”, vous excitent, et qui vous donnent envie d’argumenter avec l’auteur.” Avec “Planète Féministe”, Marie-Anne Juricic a conçu une émission à nulle autre pareille. Sans concessions - et sans publicité, puisque Fréquence Paris Plurielle est une radio associative. Indépendante des succès de librairie ou du présent immédiat de l’édition. S’intéressant aux rapports sociaux entre sexes, aux sciences humaines, sociales et politiques ou encore à l’actualité. De haut niveau, et sans se soucier d’embrasser tous les publics possibles. En direct chaque semaine - le mardi, sauf le deuxième du mois - depuis huit ans.

La production radio a débuté pour elle en 1995-1996, quand elle se lance, sur Fréquence Paris Plurielle, dans la production d’une émission féministe avec trois autres jeunes militantes de la défunte association des Marie-Pas-Claires - dont le slogan était humour, militantisme et réflexion. Une expérience qu’elle poursuit seule à partir de 1997, quand ses compagnes l’abandonnent par épuisement ou faute de temps.

 

 

                     p1000646.jpg

Luxe et indépendance

“Universaliste” devenue pro-parité en politique après avoir étudié la question, anti-communautariste, anti-voile islamique (et révoltée par la position prise à ce propos par certains, à l’extrême gauche, traitant les anti-voile de “post-colonialistes”), la jeune femme n’appartient aujourd’hui à aucune association féministe, tout en suivant tout ce qui se dit et se fait dans ce domaine. “Mon engagement à moi, c’est la radio, précise-t-elle. Parce que l’émission est faite pour réfléchir, pour s’instruire. Je n’ai rien de la Pravda, je ne veux rien imposer du tout. C’est même l’inverse, “Planète Féministe” est anti-stalinienne et anti-totalitaire par définition.Du niveau des meilleurs programmes de France culture, son émission joue d’un piment qui, cependant, l’en distingue totalement : loin de se vouloir neutre et objective, elle est construite, menée et argumentée à partir d’un point de vue ; un luxe, une indépendance et une prise de risque qui se sont taris à peu près partout.

Il est certain que dans cette émission il y a un repère. On comprend vite les convictions d’où je pars, et on me voit même évoluer dans certains de mes points de vue, au fil du temps. Sans doute aucun, il y a chez moi une fondation politique, au sens large du terme, qui donne une armature à “Planète Féministe”.

 

  

 

Les Grands esprits n'arrêtent pas de se rencontrer : le 20 septembre 2019, je suis allée voir sur les grilles du Jardin du Luxembourg, la belle exposition "Un voyage dans l'Univers", du CNES qui dure jusqu'en janvier 2020. Nous pouvons y contempler 80 superbes photos agrandies du CNES, de la NASA, de Thomas Pesquet prises depuis la station spatiale internationale, et regarder l'Univers, la Terre, la Lune, la mission Apollo 11, la planète Mars, des atronautes, la technologie déployée pour parvenir à de nouvelles Odyssées de l'espace !

 

Je suis sur le réseau Linkedin, et lorsque j'ai publié mon texte allégorique "En Partance pour l'Odyssée" sur mon site, en même temps que j'y mettais des vidéos en lien avec l'univers, le cosmos, la Lune, des musiques et des images, voici ce que ce réseau m'a indiqué dans la fenêtre "Où ceux qui vous ont recherché travaillent" :

- University of Houston

- NATO (L'OTAN)

- Polytechnique

- CNES (centre national d'études spatiales)

- ESA (Agence spatiale européenne)

- il y en a eu d'autres du même genre, mais je ne me rappelle plus des noms ni des acronymes.

 

  

 

 

 

      Aaaaaaaaaaaaaaaaalunes

Photo de Thomas Pesquet prise depuis la station spatiale internationale (ISS) , le 16 juillet 2021.

 

 

    

Le 16 novembre 2022 la fusée Artémis décolle et se dirige vers la Lune !

 

 Artémis arrive et va conquérir la Lune

Planète Féministe se tient aux côtés d'Artémis et souhaite de belles réussites à la NASA

Ensemble, nous allons décrocher la Lune !