Emissions de Radio & L'Histoire - Le 20e siècle
Inspiration et Réflexion
- Pour écouter l'émission de radio Planète Féministe, vous pouvez cliquer sur le lien ci-dessous ou aller sur la page "Ecouter l'émission" de ce site
https://audioblog.arteradio.com/blog/182081/emission-de-radio-planete-feministe#
L'Histoire
La Paix, éternelle question existentielle qui traverse les siècles
Le 20e Siècle
La Belle Epoque (1880-1914)
L'Exposition universelle de Paris en 1900
1905 : Loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat : Histoire de la Laïcité.
Cette histoire importante a été étudiée et évoquée en janvier 2006, avec PENA-RUIZ Henri, agrégé et docteur en philosophie, maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris, ancien membre de la commission Stasi sur l’application du principe de laïcité, dans l'émission Planète Féministe que vous pouvez écouter en cliquant sur le lien ci-dessous :
Lors de l'émission Planète Féministe, datant du 23 novembre 2004, j'ai choisi "La Tendresse" de Marie Laforêt en guise de pause musicale. Ce soir-là, je recevais Isabelle Grellet, et Caroline Kruse, toutes deux professeures de lettres et auteures, pour leur très bel ouvrage intitulé Des jeunes filles exemplaires. Dolto, Zaza, Beauvoir, (Hachette Littératures, 2004). Nous nous sommes penchées sur la vie et la destinée de Françoise Dolto, Simone de Beauvoir et sa grande amie d'enfance Élisabeth Lacoin appelée Zaza, qui sont nées toutes les trois en 1908, lors de la Belle Époque.
Aussi passionnée par le véritable paquebot de 1912, son aventure et son naufrage que par le film Titanic qui constitue un chef-d’œuvre cinématographique sorti en 1997, de James Cameron, et qui retrace son histoire tout en la romançant pour ajouter un certain piment à cette destinée toute chamboulée, non tracée d'avance, j'associe cet événement ainsi que le film qui s'y rapporte à l'aventure radiophonique de Planète Féministe ou plutôt à sa traversée. C'est aussi en 1997 que je reprends seule le flambeau de l'émission de radio en la construisant totalement à ma guise.
Souvenir heureux et nostalgique, pour celles et ceux qui ont comme moi, regardé avec empressement et régularité, ce dessin animé en chantant son générique :
Au pays de Candy / Comme dans tous les pays / On s'amuse, on pleure, on rit / Il y a des méchants et des gentils / Et pour sortir des moments difficiles / Avoir des ami/es, c'est très utile / Un peu d'astuce, d'espièglerie / C'est la vie de Candy…
Mais elle rêve et elle imagine / Tous les soirs en s'endormant / Que le petit prince des collines / Vient lui parler doucement / Pour chasser sa tristesse / Elle cherche la tendresse / Câline et coquine, toujours jolie, c'est Candy.
Le dessin animé manga Candy, diffusé à la télévision française pour la première fois en 1978 sur Antenne 2, dans l'émission pour enfants Récré A2, raconte les aventures d'une petite orpheline au départ, qui fait figure d'héroïne principale même si elle est entourée d'adultes, accompagnée d'ami/es et importunée par des ennemi/es qui lui font la vie dure. Joie, tristesse, réussite, échec, rires, pleurs, jeux, questionnements, peurs, amitiés, amours, deuils, tous les sentiments humains affectent ce personnage féminin central.
Dès ses premières diffusions sur le petit écran, le dessin animé connaît un succès fulgurant qui ira en grandissant constamment. L'histoire de Candy se déroule aux États-Unis et au Royaume Uni au moment de la Belle Époque soit entre la fin du 19e siècle et la Première Guerre mondiale, qui met un terme à cette période perçue comme innovante sur le plan scientifique, créative dans le domaine des arts et riche sur le plan culturelle.
Durant mon adolescence, j'ai visité Verdun et ses alentours, Douaumont, le village de Fleury avec ma famille. Au Mémorial de Verdun, j'ai acheté le livre "Ceux de 14" de Maurice Genevoix qui évoque l'incommunicable. Impossible de rester de marbre en découvrant ce qui a eu lieu lors de cette Première Guerre mondiale.
Un village en Lorraine, en 1915, touché par la Première Guerre mondiale
L'Ossuaire de Douaumont entouré de cimetières en Lorraine, que j'ai visité avec ma famille durant mon adolescence.
L'Ossuaire de Douaumont
A l'intérieur de l'Ossuaire de Douaumont
Ville de Saint-Pétersbourg ou Petrograd
Le Mémorial de la Butte de Montsec en Lorraine
Monument historique édifié en 1932. Mémorial de la Butte de Montsec que j'ai visité pendant mon adolescence.
Bibliothèque féministe Marguerite Durand à Paris fondée en 1932, située dans le 5e arrondissement jusqu'en 1989. Son nouvel emplacement se situe au 79 rue Nationale, dans le 13e arrondissement.
Monmartre au début du 20e siècle
Marie Claire, un magazine féminin mensuel créé en 1937
En 1943, la France est gouvernée par le régime de Vichy (juillet 1940 - août 1944) qui est dirigé par le maréchal Philippe Pétain alors que le pays est occupé par l'Allemagne nazie. La notion et la mention de «République française» disparaissent des actes officiels de ce régime au profit «d’État français» tandis que la Seconde Guerre mondiale (septembre 1939 - septembre 1945) engendre des ravages sur le continent européen et se révèle être le plus grand conflit armé planétaire - qui touche une soixantaine de nations – en raison de son immense étendue géographique et de la mort de plus de 60 millions de personnes.
Les idéologies, la violence meurtrière, la folie économique et élitiste ainsi que la folie criminelle ont occupé une place gigantesque durant cette guerre, en générant des traumatismes individuels et collectifs de façon massive, et dont on peine encore à mesurer leur ampleur et leurs conséquences.
En mars 2006, Thérèse Delpech, professeure agrégée de philosophie, chercheuse associée au Centre d'études et de recherches internationales(CERI, FNSP), membre de l'institut international d'études stratégiques de Londres, que j'avais invitée pour son ouvrage brillant et limpide intitulé L'Ensauvagement. Le retour de la barbarie au 21e siècle, expliquait à l'antenne de l'émission de radio Planète Féministe que :
« Ceux qui ne mesurent pas la puissance explosive des émotions collectives enfouies dans la mémoire et qui pensent que tous ces malheurs seront surmontés avec la vieille recette de Guizot : «Enrichissez-vous !», remise à l’ordre du jour par la mondialisation, ne connaissent ni la force de l’inconscient, ni celle du refoulement, ni surtout celle de la vérité quand elle finit par triompher ».
Elle ajoutait que : «Rapprocher la politique de l’éthique est un devoir envers les vivants. Mais c’est aussi un devoir envers les morts… Dans des circonstances où la maîtrise du destin des nations et des individus paraît de plus en plus fragile, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’un sentiment de vulnérabilité domine, surtout quand on ne peut plus ignorer la sauvagerie dont l’histoire est capable ».
(Voir aussi la thématique de l'Ensauvagement sur la page du site «Suite 1: Émissions, illustrations)
Le temps de l'épuration en France et de l'ignominie au sortir de la Seconde Guerre mondiale a été évoqué dans l'émission Planète Féministe, lorsque j'ai invité Fabrice VIRGILI, Historien, chargé de recherche au CNRS et à l’Institut d’histoire du temps présent, pour son livre La France virile, des femmes tondues à la libération, (Payot, 2000), en avril 2001. Le sujet a été aussi développé avec l'historienne Michelle Perrot et bien d'autres encore.
Suffrage universel réel en France : le Droit de vote des femmes en France, le 21 avril 1944. Les femmes françaises voteront un an plus tard, pour la première fois en 1945.
Les Trente Glorieuses (1945-1975)
Les Trente Glorieuses qui s'étendent de 1945 à 1975, sont marquées par une croissance économique importante, une augmentation générale du niveau de vie des pays développés. Ces trois décennies voient fleurir des changements sociaux et politiques majeurs. Une société de consommation naît et est accompagnée par une croissance démographique et par de nombreux progrès technologiques et industriels. Période de plein emploi qui se trouve freinée cependant, dès 1973, lors du premier choc pétrolier. Dès les années 1980, le chômage va de plus en plus s'imposer au sein de la société française et bouleverser le monde du travail en le tirant vers le bas. Exigences et compétitions renforcées pour les employé/es et les entreprises, stress, agressivité, désespoir et précarité. Les femmes, en général, (pas celles issues "des castes" comme le souligne très bien mon texte "L'Aventure titanesque") demeurent plus touchées et abîmées par ces situations de crises interminables.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le natalisme est à son apogée, le patriarcat omniprésent et la France en reconstruction. Les années d'après-guerre sacralisent "la mère au foyer" à travers la loi, la publicité, l'éducation, l'opinion commune, les journaux ou les magazines.
Voici par exemple, quelques extraits du Code civil, toujours en vigueur à la fin des années 1950 :
-Art. 213 : Le mari est le chef de famille. Il exerce cette fonction dans l'intérêt commun du ménage et des enfants. La femme concourt avec le mari à assurer la direction morale et matérielle de la famille.
-Art. 215 : Le choix de la résidence de la famille appartient au mari ; la femme est obligée d'habiter avec lui, et il est tenu de la recevoir.
-Art. 216 : La femme mariée a pleine capacité de droit. L'exercice de cette capacité n'est limité que par le contrat de mariage et par la loi.
-Art. 223 : La femme peut exercer une profession séparée de celle de son mari, à moins que ce dernier ne s'y oppose.
-Art. 373 : L'autorité sur les enfants appartient au père et à la mère. Durant le mariage, elle est exercée par le père en sa qualité de chef de famille.
-Art. 1421 : Le mari administre seul les biens de la communauté. Il peut les vendre, aliéner, hypothéquer sans le concours de la femme.
-Art. 1428 : Le mari a l'administration de tous les biens personnels de la femme.
Caroline, livre-album pour enfant créé en 1953 et publié jusqu'en 2007dont l'héroïne est une fille de 7-10 ans.
Éternel retour de l'amour qui diffère cependant selon l'âge, la société, les coutumes, les traditions, les religions, les spiritualités, les liens entre les générations, l'évolution des mœurs et des mentalités, selon la catégorie socio-professionnelle et selon le statut des femmes et la loi. Le sentiment amoureux se bâtit et se vit distinctement selon ces critères-là car il ne peut échapper aux paramètres sociaux, culturels, économiques, psychologiques et politiques. Il peut même être empêché en raison de contraintes trop lourdes pour l'individu ou d'obstacles insurmontables. Il s'éprouve et se construit également en fonction du parcours singulier de chacun/e.
Le couple Alain Delon/Romy Schneider présenté à l'écran montre à travers la fiction cinématographique, l'évolution du statut des femmes et des hommes en 60 ans, ainsi que celle du couple amoureux selon que l'on se situe au début du 20e siècle en Autriche (Film Christine sorti en 1958) ou à la fin des années 1960 dans le Sud de la France (Film La Piscine sorti en 1969). L'écart entre ces deux histoires d'amour incarnées par la même actrice et le même acteur demeure parlant, même si une émancipation certaine n'élude pas les difficultés rencontrées dès qu'un lien humain (amical, amoureux, social, professionnel ou autre) se crée.
Que s'est-il passé chronologiquement et très succinctement entre ces deux époques où se déroulent ces deux histoires d'amour ?
En 1909, un congé de maternité en France est instauré mais il n'est pas rémunéré. Si en 1920, le Parlement vote des lois réprimant la complicité et la provocation à l'avortement et toute propagande anticonceptionnelle, les femmes peuvent adhérer à un syndicat sans l'autorisation de leur mari. Juste avant la Seconde Guerre mondiale, en 1938, une loi met fin à l'incapacité civile des femmes.
Mais sous le régime de Vichy, une révolution nationale conservatrice et radicalement antiféministe se met en place. La Déclaration des droits humains, l'idée d'égalité entre les sexes, l'individualisme, les luttes sociales de 1936 et le parlementarisme sont farouchement rejetés. L’État français réactionnaire et autoritaire, familialiste et nataliste rompt avec la démocratie et offre une vision du monde où chaque destin féminin est placé sous le signe de la soumission, la dévotion et la résignation.
L'ordre national s'organise autour d'une division sociale et sexuelle stricte entre les femmes et les hommes qui sont respectivement renvoyé/es à «la nature féminine» et «la nature masculine», à des modèles féminin et masculin séparés et figés à jamais. L'esprit de sacrifice est valorisé aux dépens de l'esprit de jouissance qui est fustigé. Les femmes mariées n'ont plus le droit d'être embauchée dans la fonction publique, seul l'univers domestique leur est réservé. L’Église et l'ordre des médecins défendent cette vision du monde. Antirépublicain, le régime de Vichy ira même jusqu'à effacer Marianne…
En 1944, le droit de vote est enfin accordé aux femmes et un an plus tard, les femmes votent pour la première fois dans l'histoire de France puis le congé de maternité devient obligatoire et indemnisé. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, en 1946, le principe d'égalité entre les femmes et les hommes est inscrit dans la Constitution, ce qui n'est pas rien, tandis que les maisons closes sont interdites. Dans ce même élan, la France ratifie en 1960 la Convention de l'ONU de 1949 visant à réprimer la prostitution et la traite des êtres humains.
La Piscine
En 1949, Le Deuxième sexe de la philosophe et écrivaine Simone de Beauvoir paraît et provoque de nombreuses réactions hostiles. La violence et le scandale que provoque cet essai montrent à quel point l'égalité des sexes n'allait pas de soi même si trois ans auparavant, ce principe d'égalité avait été inscrit dans la Constitution.
J'ai lu attentivement cet essai volumineux qui traverse les âges de la vie au début des années 1990 et j'ai eu l'occasion à plusieurs reprises de l'étudier de nouveau, mais cette fois-ci publiquement, dans l'émission Planète Féministe avec différentes personnalités qui portaient un regard singulier sur cette œuvre majeure.
J'ai invité en juin 1999, Françoise Rétif, Maîtresse de conférences à l’Université de Franche Comté à Besançon, spécialiste des littératures féminines francophones et germanophones au XXième siècle, pour son livre Simone de Beauvoir, l’autre en miroir, L’Harmattan, 1998.
- en octobre 1999, Sylvie Chaperon, Historienne à l’université de Toulouse-Le- Mirail, à propos de deux articles “La deuxième Simone de Beauvoir”, Les Temps Modernes, Questions actuelles au féminisme, n°593, et “Haro sur le deuxième sexe”, Un siècle d’antiféminisme, sous la direction de C.Bard, Fayard, 1999.
- en mars 2001, Évelyne Pisier, Professeure de droit public et de science politique à l’université de Paris I, Panthéon-Sorbonne, et, Eleni Varikas, maîtresse de conférences en science politique à l’université de Paris VIII, pour l'ouvrage imposant Les femmes, De Platon à Derrida. Anthologie critique, Plon, 2000.
- en mars 2001, Sylvie Chaperon, Historienne à l’université de Toulouse-Le-Mirail, spécialiste des mouvements de femmes d’après-guerre, pour son livre Les années Beauvoir, 1945-1970, Fayard, 2000.
- en novembre 2003, Geneviève Fraisse, Philosophe, historienne, directrice de recherche au CNRS, ancienne déléguée interministérielle aux Droits des femmes auprès du Premier ministre en novembre 1997, actuellement députée européenne, pour évoquer La controverse des sexes, PUF, 2001.
- en septembre 2004, Michael Paraire, Enseignant et spécialiste d’histoire de la philosophie, pour le livre Femmes philosophes, femmes d’action, Le Temps des Cerises, 2004.
- en novembre 2004, Isabelle Grellet, Professeure de lettres et auteure, Caroline Kruse, Professeure de lettres et auteure pour leur très bel ouvrage Des jeunes filles exemplaires. Dolto, Zaza, Beauvoir, Hachette Littératures, 2004.
- en novembre 2005, Ingrid Galster, Professeure de littératures romanes à l’université de Paderborn, pour un ouvrage érudit et complet Simone de Beauvoir : Le deuxième sexe. Le livre fondateur du féminisme moderne en situation, dirigé par I.Galster, Honoré Champion, 2004.
Pour plus de précisions, j'ai publié un article sur le Deuxième sexe dans la revue Marie Pas Claire qu'on peut lire sur la page «Articles, textes publiés» et une thématique est consacrée à Simone de Beauvoir sur la page «Suite 9 : Émissions, illustrations»
En 1965, les femmes peuvent exercer une profession sans l'autorisation de leur mari. En 1967, la loi Neuwirth libéralise la contraception. Durant l'été 1968, après les événements de Mai 68, se réalise le tournage du film de Jacques Deray La Piscine, où Alain Delon/Jean-Claude et Romy Schneider/Marianne vivent librement leur amour au soleil.
Le 16 juillet 1969, lors du décollage d’Apollo 11, 450 techniciens étaient à l’œuvre dans la salle de contrôle Firing Room 1 du centre spatial Kennedy. JoAnn Morgan était la seule femme.
Le film réalisé par Alfred Hitchcock La Maison du docteur Edwardes, avec pour acteur Gregory Peck et actrice Ingrid Bergman jouant le rôle principal, est sorti en France en mars 1948 (en 1945 aux USA, sous le titre Spellbound qui signifie Envoûté). Ce film est celui que je préfère pour différentes raisons.
En 2002, l'aventure radiophonique de Planète Féministe a rencontré un certain Vertige et connu quelques Sueurs Froides avec Hitchcock. En effet, lorsque j'ai reçu en service de presse, l'ouvrage de Tania Modleski, professeure de cinéma et littérature à l'Université de Southern California (Traduit de l'américain par Noêl Burch avec un avant-propos de Geneviève Sellier) comportant non seulement une belle couverture avec Cary Grant et Ingrid Bergman dans Les Enchaînés, mais aussi un titre énigmatique Hitchcock et la théorie féministe. Les femmes qui en savaient trop, ma curiosité a été d'emblée attisée.
On ne peut jamais en soi, en savoir trop, cela n'a aucun sens. C'est seulement par rapport à quelqu'un/e, à quelque chose, à un mystère ou à quelque chose de secret, de voilé ou qui dérange, que par définition, on peut en savoir trop. Puis pourquoi les femmes en sauraient trop et pas les hommes ? Mystère. D'où ma décision de lire l'ouvrage en vue de réaliser une émission sur l’œuvre d'Alfred Hitchcock avec pour angle de vue, celui des rapports sociaux de sexes, des liens entre femmes et hommes sous le regard aussi étrange que révélateur d'Alfred Hitchcock.
L'ouvrage met l'accent sur l'articulation générale entre le féminisme et l'inconscient patriarcal dans la vision cinématographique d'Alfred Hitchcock, plus particulièrement sur l'usurpation d'identité, sur la présence fantomatique d'une femme qui fascine ou obsède au point de vouloir l'imiter ou de la chercher à travers d'autres personnes, sur la violence psychologique et sexuelle, sur l'égarement, sur la manipulation, sur l'hystérie masculine (rarement étudiée et évoquée), sur la difficile identification à des modèles féminins et masculins figés, sur la séduction, l'angoisse et le désir notamment à travers la beauté des actrices et des acteurs, sans compter l'attraction ou la fascination d'Hitchcock pour la blondeur de la chevelure féminine. Et pour finir sur le sentiment de culpabilité et les pulsions meurtrières.
(Voir la page : Suite 7 : émission illustrée)
Le pantalon pour les femmes
Petite, j'aimais beaucoup pianoter sur le clavier doté de touches blanches et noires, de l'accordéon de mon père. C'est sûrement cet instrument qui m'a donné envie, par la suite, de faire du piano d'autant que dès l'âge de trois ans, j'étais mélomane et écoutais les disques vinyles 45 tours et 33 tours sur un tourne-disque que je maniais avec habileté et régularité. Je m'amusais même parfois à les écouter quelques secondes en 78 tours en vue d'accélérer le rythme et le son. Mon chien Schnaps né le 14 juillet 1974, un beau berger allemand, était toujours curieux et intrigué par ce que nous faisions, y compris par la prise d'une photographie.
Casimir naît en 1974 à la TV. L'île aux enfants. Le temps des rires et des chants. C'est tous les jours le printemps, le pays joyeux des enfants heureux, des monstres gentils, c'est un paradis ! L'enfant occupe une place de plus en plus importante dans les années 1970, à l'instar de celle des femmes et de la jeunesse en général. Elena Gianini-Belotti, pédagogue et autrice féministe italienne, publie "Du côté des petites filles" afin de mettre en lumière l'éducation et la socialisation inégalitaires entre les filles et les garçons. En 1974, la majorité est abaissée à 18 ans, ce qui offre sur le plan légal et social davantage de liberté pour les jeunes gens.
La même année, le 23 juillet, un secrétariat d'Etat à la Condition féminine est créé et confié à la journaliste et écrivaine Françoise Giroud. Il est chargé de " promouvoir toutes les mesures destinées à améliorer la condition féminine, à favoriser l'accès des femmes aux différents niveaux de responsabilité dans la société française et à éliminer les discriminations dont elles peuvent faire l'objet".
Simone Veil, ministre de la Santé du gouvernement Jacques Chirac, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, fait adopter par l'Assemblée Nationale, le 29 novembre 1974, une loi qui dépénalise l'avortement après des débats houleux et violents. La loi Veil est promulguée le 17 janvier 1975 pour cinq ans puis reconduite sans limite de temps en décembre 1979.
Au sein des manifestations du MLF des années 1970, on peut entendre les slogans suivants : « Pas d’enfants à la chaîne, pas de chaîne pour les enfants », ou encore « Nous aurons les enfants que nous voulons », « Un enfant si je veux, quand je veux ! », « Travail, famille, patrie, y’en a marre », « Enfants désirés, enfants aimés ».
Françoise d'Eaubonne (1920-2005) philosophe et romancière, publie en 1974 un essai écoféministe qui s'intitule "Le Féminisme ou la mort" et qui a une grande résonance avec notre actualité planétaire du 21e siècle qui se trouve confrontée à des problèmes de pollutions multiples et graves qui entraînent un changement climatique important et détériorent notre environ naturel.
Anne Zélensky, professeure agrégée d’espagnol, que j'ai reçue dans mon émission de radio Planète Féministe, en septembre 2005, pour son beau livre Histoire de vivre. Mémoires d’une féministe, (Calmann-Lévy, 2005) fonde le 08 mars 1974, la Ligue du droit des femmes (association loi 1901), présidée par Simone de Beauvoir, qui entend lutter contre les discriminations sexistes à l'aide de moyens juridiques. Rappelons qu'à la même époque, le Sénat est composé de 2% d'élues tandis qu'Arlette Laguiller, employée de banque âgée de 34 ans qui milite à "Lutte ouvrière", apparaît pour la première fois à la TV en tant que candidate aux élections présidentielles. De fait, elle est la première femme en France à se présenter à la présidence de la République.
Toujours en 1974, l'écrivaine Annie Ernaux publie "Les Armoires vides" où elle décrit l'évolution voire la transformation sociale et intellectuelle d'une jeune étudiante des années 1960. Elle peut ainsi mesurer la différence qui sépare et s'instaure entre son nouveau statut social et celui d'où provient sa famille.
Depuis 1974, les femmes peuvent devenir commissaire de police.
La revue "Les Temps Modernes" dirigée par Jean-Paul Sartre publie en avril-mai 1974, un numéro consacré exclusivement au féminisme et intitulé "Les femmes s'entêtent". Simone de Beauvoir qui appartient au comité de direction, ouvre ce numéro inédit en précisant que : " Des femmes [...] ont spontanément choisi de parler de sujets qui leur tenaient à cœur et nous avons accueilli leurs écrits. A priori il y avait entre elles un point commun : un radical refus de l'oppression des femmes.[...] La pensée féministe n'a rien de monolithique ; chaque femme en lutte a ses propres motivations, ses perspectives, son expérience singulière et elle nous les livre à sa manière."
La totalité des autrices qui figurent dans ce numéro, comme le mot "autrice" l'indique, sont des femmes, ce qui constitue un fait exceptionnel dans une revue intellectuelle dédiée à un large spectre de sujets sociaux, politiques et culturels. En revanche, ne voir que des auteurs dans nombre de revues universitaires, intellectuelles ou politiques n'étaient pas si rares que cela, même dans la seconde moitié du 20e siècle !
En découvrant le contenu de ce qui est dit, écrit, confié dans ce numéro impressionnant et intéressant sur le plan politique, sociologique et psychologique, ce qui saisit spontanément dans un premier temps, c'est la prise de conscience de l'omniprésence de l'inégalité des sexes dans toutes les strates de la société, qu'il s'agisse de la sphère intime ou publique, de l'éducation ou de l'enseignement, de la sexualité ou de la parenté, puis dans un deuxième temps, ce qui interpelle, c'est la souffrance vécue, la violence subie et les peurs éprouvées lors de certaines situations.
Il y est question également de révolte, de révolution, de pouvoir, de conflits ou de critiques au sein du mouvement féministe et de l'importance de la parole des femmes. D'où le besoin infini de parler, de témoigner, de transmettre, de s'exprimer, d'analyser, de comprendre l'histoire des femmes, leur passé et leur présent en vue de construire un autre avenir, plus enviable, plus agréable et souhaitable que celui qui était réservé aux femmes jusqu'alors.
Parmi toutes ces autrices féministes en question, qui ont toutes signé leur texte par leur prénom ou par un pseudonyme, excepté Évelyne Le Garrec (1934-2018) spécialiste de la grande journaliste, écrivaine féministe Séverine - de son vrai nom Caroline Rémy (1855-1929) -, j'en ai invitées quelques-unes (au moins quatre) dans mon émission de radio Planète Féministe, à la fin du 20e siècle et au début du 21e siècle.
Enfant, j'étais heureuse d'être une fille et jamais je n'aurais douté de la pertinence ou de la légitimité de l'égalité des sexes ou cru qu'il soit normal de dévaloriser ou d'inférioriser les femmes. Cependant, je n'aurais jamais imaginé non plus que quelques décennies plus tard, je ferais de la radio et inviterais ces femmes historiques du MLF dont j'entendais quelques échos à la TV et à la radio, sans comprendre réellement les tenants et les aboutissants de leur lutte, de leur engagement devenus si précieux pour nous toutes ainsi que pour la démocratie.
Margot Fonteyn et Rudolf Noureev - Margot & Rudy
Colleen McCullough (1937-2015) née en Australie, a reçu une formation scientifique et a enseigné la neurophysiologie à l'université de Yale, aux USA durant dix ans. Elle rédige son premier roman Tim, en 1974, et c'est en 1977 qu'elle publie Les oiseaux se cachent pour mourir. Le roman rencontre un tel succès d'édition que l'on compare ce phénomène exceptionnel et international à celui de la publication de Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell.
La longue histoire d'amour, de passion, d'attente évoquée dans ce récit (875 pages chez Pocket) se déroule entre 1915 et 1969 en Australie, et tourne autour de deux personnages principaux que sont Meggie Cleary et Ralph de Bricassart. Dès leur première rencontre et leur premier regard, Meggie encore enfant et le père Ralph s'attirent, s'apprécient et auront un destin mêlé, complice, chaleureux et douloureux, celui des êtres amoureux inséparables psychiquement et affectivement, malgré les distances physiques, les ambitions et les routes différentes empruntées. Foi, raison, passion et sentiments s'affrontent, se bousculent tout en laissant intacte l'attirance mutuelle, vécue comme éternelle.
En 1983, Daryl Duke crée une série américaine télévisée d'après ce roman qui connaît également un succès immense aux États-Unis comme en France.
Meggie d'abord incarnée par Sidney Penny (enfant) puis Rachel Ward (adulte) et Ralph (Richard Chamberlain) ont un destin commun, lié à jamais car Mary Carson (Barbara Stanwyck), très riche propriétaire d'un ranch, tombe amoureuse de Ralph de Bricassart, le prêtre catholique de sa paroisse, malgré leur différence d'âge et la vocation religieuse de ce dernier. Or celui-ci porte un regard très attentionné sur Meggie, qui n'est autre que la nièce de Mary, qui remarque aussitôt l'attrait que sa nièce exerce sur le prêtre, à son grand regret. Lors d'une fête, Mary Carson tellement éprise de Ralph, lui fera même des avances qu'il déclinera.
C'est là, à ce moment précis, que les dès seront jetés. Sentant sa mort approcher, pas seulement parce qu'elle est déjà âgée mais aussi parce qu'elle est profondément chagrinée, attristée par cette non réciprocité du sentiment amoureux, Mary Carson organise sa propre vengeance à travers un testament qui constitue un véritable défi pour Ralph de Bricassart, qui bien qu'habité par la foi et attiré par Meggie, n'en est pas moins très ambitieux et souhaite gravir la hiérarchie sociale et cléricale. De par ces deux décisions (testament, grande ambition et volonté d'être ordonné Archevêque à Rome), Meggie et Ralph seront condamné/es à se rencontrer pour mieux se séparer et à se quitter pour mieux se retrouver. Que de destins contrariés dans ce roman et cette saga !