Créer un site internet

Marie-Anne

Inspiration et Réflexion

 

 

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                         Photo : Septembre 2012

 

- Pour écouter l'émission  de radio Planète Féministe, vous pouvez cliquer sur le lien ci-dessous ou aller sur la page "Ecouter l'émission" de ce site

 https://audioblog.arteradio.com/blog/182081/emission-de-radio-planete-feministe#

 

 

Bienvenue sur le site "Archives de l'émission de radio Planète Féministe"

 

Pour me contacter, cliquez tout simplement sur "contact" en haut de la page.

Marie-Anne

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Sur la page "Marie-Anne 1" figure l'allégorie intitulée "Le Destin, la Source & Manon".

 

Sur la page "Marie-Anne 2" figure mon texte  "En Partance pour l'Odyssée".

 

                                      

 

  
 

L'Histoire

 

J'ai choisi d'utiliser et de cultiver un certain lyrisme en guise de support et de cadre dans la conception de ce site, d'ailleurs sans cette vision singulière et position particulière de concevoir les pages, les écrits, les images et les musiques, jamais je n'aurais pris la décision de créer ces archives radiophoniques.

 

Pourquoi ?

 

D'abord, très personnellement, pour me rendre le travail plus agréable, plus aisé, moins ardu et surtout moins répétitif vu que les sujets mentionnés ont été maintes fois développés et longuement traités à la radio (et pas seulement d'ailleurs), puis parce que je reste convaincue que la sérénité aide à mieux cerner et comprendre ce qui caractérise la condition humaine, et que pour faciliter un certain dépassement de soi dans l'effort de compréhension des thématiques évoquées et des textes présentés, un habillage poétique, un peu décalé voire ludique du site favorise la réflexion, attise la curiosité et accroît le regard.

 

Le lyrisme est donc volontairement à l’œuvre dans l'édification et la présentation de ce site.

 

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Planète Féministe fut une aventure autant individuelle que collective. En revanche, la construction et l'élaboration de ce site concernant ses archives, son souvenir, sa mémoire, constituent, elles, une aventure personnelle ainsi que le prolongement d'une création du passé qui n'a de cesse d'inspirer, d'entretenir l'engouement des commencements et l’enthousiasme du succès, des éloges, de la réussite sans compter l'assurance et la confiance de l'accomplissement, pour in fine se transformer en un autre cheminement.

Cheminement qui est en train de prendre une certaine tournure sur ce site et qui en dessine les contours.

 

    

Pourquoi faire de la radio  ? 

 

Pour être surtout et avant tout entendu/e, pour établir des liens, organiser des rencontres, pour correspondre, pour s'exprimer publiquement bien au-delà des cercles amicaux, intimes restreints, puis pour défendre son point de vue quand l'occasion se présente, pour partager ses convictions, ses réflexions avec d'autres personnes venues d'horizons proches ou lointains sachant que l'on est exposé/e puisque sa propre parole pénètre toute une série de sphères privées qui ajoutées les unes aux autres forment un public qui en partie reste inconnu.

Une émission - bien et sérieusement préparée - qui traite d'un thème qui nous intéresse et qui est diffusée sur une radio associative est-elle écoutée différemment que sur une autre radio ? Difficile de répondre en général ou de savoir ce que pense chacune et chacun d'entre nous à ce sujet. Pour ce qui me concerne, ce n'est pas la même écoute, j'ai le sentiment qu'on y trouve plus d'authenticité, d'intimité, de liberté, et que les enjeux de pouvoir ne sont pas les mêmes. Il s'agit-là de mon avis. D'autres interprétations sont bien sûr envisageables.

La radio reste donc avant tout un moyen de communication où s'exercent la parole et l'écoute. C'est pourquoi le langage utilisé demeure fondamental car il permet un échange humain fondé sur le récit de nos vies et de nos pensées.

Le langage que j'ai utilisé pour présenter l'émission PF ne fut ni grossier ni familier, encore moins vulgaire, sans pour autant être inaccessible ou inaudible, mais tout simplement choisi, réfléchi, et surtout universel par opposition au langage androcentré, particulariste caractérisé par l'illogisme, le sexisme et le mépris.

 

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                             Photo : Juin  2017

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Il faut savoir que chaque émission qui durait 1h30 et se déroulait en direct fut l'objet de grandes conversations et interrogations, de recherches, de réflexions en tous genres, et l'occasion de pénétrer des univers singuliers puis de soulever des questions existentielles.

Si le questionnement demeure fondamental, les nombreuses réponses apportées à cette soif de connaître, de découvrir, d'apprendre mais surtout de comprendre ce qu'il y a d'audible, de perceptible, de sensé et d'insensé dans l'espèce humaine, ont elles aussi étaient cruciales et apporté beaucoup d'apaisement, de clarté et de clarification.

De tout cela, je n'en suis ressortie ni plus pessimiste ni plus optimiste dans l'absolu, mais je regarde, avec l'apport des connaissances et des expériences du passé, les situations comme elles se présentent, pour jauger.

 

   

Concevoir Planète Féministe fut un travail d'orfèvrerie car la distinction entre productrice, animatrice, programmatrice musicale, réalisatrice ou autre fonction n'a strictement aucun sens, puisque je prenais tout en charge, et donc tout en main. 

 

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Planète Féministe a pu voir le jour grâce à une proposition de FPP, une radio libre associative, qui consistait à nous (l'association MPC au départ) offrir un créneau pour que l'on puisse s'exprimer et créer une émission d'une heure trente en direct.
 
C'est à partir de cette demande, qui encourage à agir, à bâtir et à se rencontrer, que nous avons pu concevoir cet espace de parole publique, de réflexions et d'échanges humains. Ce qui m'a permis par la suite, de mettre en place et en œuvre cette aventure radiophonique inventive et créative.

                                                                                   

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Sans cette sollicitation, l'émission n'aurait pas pu naître concrètement, et cette grande aventure radiophonique qui a duré une décennie, non plus. Ainsi a pu éclore tout un monde de conversations, de dialogues, d'interrogations et de réponses, de savoir immense qui traverse les disciplines et les époques, de dignité et d'humanité.

Tout ce qui touche aux questions existentielles, aux thèmes qui nous importent le plus par rapport au sens que l'on donne à notre vie, a pu être évoqué, développé et argumenté. C'était mon fil directeur, mon fil d'Ariane. Quelle grande liberté que de laisser l'intelligence et la curiosité naviguer sur les ondes...

 

    

C'est au moment où règne un "Silence Radio" devenu un silence tout court, que je raconte ou plutôt évoque quelques pans et éléments de l'aventure radiophonique que j'ai vécue entre 1995 et 2006, soit entre la fin du 20e siècle et l'aube du 21e siècle. J'ai commencé Planète Féministe à la vingtaine et l'ai terminée à la trentaine. Un changement d'âge, un changement de décennie et un changement de siècle qui ont tout naturellement et logiquement fait évoluer mon angle de vue, mon regard porté sur les nombreux thèmes étudiés ainsi qu'enrichi mes analyses.

 

  

C'est parce que j'avais autant les pieds sur terre que la tête dans les étoiles ou l'imaginaire, c'est selon, qu'après avoir pris le relais seule de Planète Féministe, j'ai pu continuer et réaliser l'émission puis persévérer dans la durée, sans quoi l'émission en question telle que je l'ai façonnée ne serait pas née, ou aurait disparu plus tôt.

 

   

Quelque temps avant l'arrêt de mon émission de radio, moment où je n'avais pas encore pris la décision de sa cessation mais où je devais pressentir certainement sa fin proche ou du moins l'envisager comme telle, de nombreuses images, peintures me venaient en tête, et ce régulièrement.

 

Alors que je n'étais/ne suis pas une artiste peintre et que ma trajectoire empruntait la voie du monde intellectuel, de l'écrit, du monde radiophonique et musical, j'imaginais que si je représentais, dessinais, peignais des tableaux ou des toiles, leur univers serait très similaire à celui que j'ai reconstitué sur ce site.

 

Peut-être par compensation à la grisaille qui environne un destin contrarié, par plaisir également, par curiosité et assurément par envie de plonger son regard «ailleurs» et autrement sur ce qui nous entoure, nous parle et nous questionne.

                               

    

Le philosophe Miguel Benasayag m'avait confié en direct à l'antenne lorsque je l'avais invité dans mon émission PF, qu'il ne fallait pas attendre pour faire de la radio, d'être embauchée par FC ou autres, sinon je pourrais attendre longtemps, et finalement désespérer de ne jamais pouvoir réaliser une telle initiative ou une telle entreprise. Il avait malheureusement raison. Heureusement en effet, via une radio associative, PF a pu naître, se construire et vivre.

Seulement la précarité et les prouesses extraordinaires qu'une telle situation exige, ne peuvent pas durer indéfiniment. Puis tout travail tôt ou tard mérite salaire. D'où tôt ou tard la disparition de l'émission Planète Féministe.

 

 

   

Dans son ouvrage "Abécédaire de l'engagement" (émission PF février 2005), Miguel Benasayag évoque le désespoir en ces termes-là : "La fragilité, c'est assumer la fin de l'espoir, rompre avec l'idée de rédemption qui s'oppose à la vie. Aucun acte n'est posé une fois pour toutes… Le désespoir nous réconcilie avec l'éphémère au cœur duquel nous construisons de l'irréversible ".

    

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Planète Féministe est un peu comme l'Atlantide et le Titanic, pour exhumer des moments, des traces et des souvenirs de ces mondes engloutis ou disparus, il faut plonger en profondeur, nager comme une sirène, naviguer comme une capitaine, donc demeurer tenace et vivace tout en se laissant porter par les flots.

    

                   En souvenir de Planète Féministe...

   

 

 

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L'éloge de la fuite,  du biologiste Henri Laborit est un livre que j'ai lu dans les années 1990 et que j'ai cité à plusieurs reprises dans l'émission Planète Féministe.

 

    

 

 

 

 

    

 

 

 

 

 

    

 

 

 

   

La philosophe et écrivaine Madame de Staël précisait au sujet de l'art, dans De la Littérature : « Le célèbre métaphysicien allemand Kant, en examinant la cause du plaisir que font éprouver l'éloquence, les beaux-arts, tous les chefs-d’œuvre de l'imagination, dit que ce plaisir tient au besoin de reculer les limites de la destinée humaine : ces limites qui resserrent douloureusement notre cœur, une émotion vague, un sentiment élevé les fait oublier pendant quelques instants ; l'âme se complaît dans le sentiment inexprimable que produit en elle ce qui est noble et beau, et les bornes de la terre disparaissent quand la carrière immense du génie et de la vérité s'ouvre à nos yeux ».

Puis elle ajoute pour ce qui a trait à la mélancolie ou à tout ce qui la suscite : « Le dégoût de l'existence, quand il ne porte pas au découragement, quand il laisse subsister une belle inconséquence : l'amour de la gloire, le dégoût de l'existence peut inspirer de grandes beautés de sentiment ; c'est d'une certaine hauteur que tout se contemple ; c'est avec une teinte forte que tout se peint. »  

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Je pourrais dire que c'est cette même impression que j'ai ressentie en m'engageant, qu'il s'agisse de la création et de l'animation de ce site, ou dans le passé, de la création et l'animation de l'émission de radio, sans compter ce qui tournait autour, à savoir, la richesse déployée à travers des idées et des analyses parfois très poussées à partir de lectures en sciences humaines, en science politique et essais en tous genres, richesse savamment entretenue d'ailleurs par de grandes conversations toujours fondées sur la question de l'émancipation et de la condition humaine.

 

 

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Puisqu'à travers ce site en lien avec l'archive, je cultive la mémoire et le souvenir en réorganisant et en "sculptant" mon travail qui s'est tenu dans le passé et qui s'est étendu sur plusieurs décennies, la question de la transmission est posée en filigrane et de façon ostensible. 

 

 

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En effet, quelles traces reste-il de toute cette aventure ? Comment en faire part pour qui cela intéresse ? Ce genre de questionnement me renvoie au travail ou à la création artistique des peintres et des sculptrices/eurs, qui elles/eux aussi tentent de fixer l'éphémère, en se demandant comment fixer sur la toile ou dans le marbre (ou autres matériaux), des sensations, des émotions, des symboles, des jeux d'ombre et de lumière ?

Nous sommes des êtres de passage sur terre, nous naissons et disparaîtrons un jour, et cette condition incontournable, nul/le n'y échappe ; le besoin alors de liens et de partager des souvenirs en laissant quelques marques ou œuvres distinctives, provient peut-être de cet état de fait. Essayer de retenir ce qui est fugace.

Marie-Anne Juricic (in ouvrage à paraître)

 

   

Sur la page "Marie-Anne 2", vous pouvez lire le texte "En Partance pour l'Odyssée" achevé en Mai 2019 mais qui germait avant même que le site soit construit (décembre 2012).

Et à propos d'Odyssée, on est plongée dans le monde de l'aventure audacieuse et périlleuse, on navigue sur des mers calmes et déchaînées en étant amenée à explorer de nouveaux rivages, de même qu'on est obligée de mêler curiosité et ingéniosité, puis d'entremêler connaissances et expériences, à l'instar des engagements qui nous tiennent le plus à cœur.

 

 

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L'Odyssée consiste aussi à rencontrer, ce que Pétrarque, le poète humaniste italien, auteur érudit qui vécut au 14e siècle, évoque dans son traité latin De vita solitaria, "La Vie solitaire" rédigé en 1346, quand on est sur le chemin (parfois le sentier) de l'écriture, de la lecture et de la création/animation d'un site.

Son style limpide, sa lucidité fluide, son intelligence et son éloquence me séduisent et me ravissent à l'envi. Lorsque j'ai découvert cet ouvrage au cours de l'automne 2006 – après l'aventure Planète Féministe – j'ai été charmée par la clarté de sa pensée qui s'apparente à une ambiance emplie de luminescence.

         

   

Je vous livre quelques extraits de l'œuvre en question, véritable condensé de félicité, de connaissance et de clairvoyance, écrite par un auteur imprégné de l'univers coloré et chantant de la belle Italie, passionné par son sujet, et inlassablement amoureux.

Pétrarque (La Vie solitaire) : 

« Je n'aime point tant les retraites vides et le silence que le temps libre qu'on y trouve. »

« La solitude sans culture est un exil certain, une prison, un chevalet de torture ; ajoute-lui la culture, elle devient la patrie, la liberté, le plaisir. »

« Car quoi de plus stupide que de négliger le présent, qui est la seule chose qui t'appartienne et dont tu sois sûr,… Jamais ne cessera d'être en suspens celui qui dépendra du lendemain ; tous les jours, sauf le dernier, auront un lendemain ; tous, sauf le premier, ont été le lendemain d'un autre. Cette situation a apporté à notre vie un mal dont on peut à peine imaginer qu'il puisse y en avoir un pire : dans l'espoir de vivre, ne jamais vivre. »

   

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L'historien Alain Corbin, dans son ouvrage concis "Les filles de rêve" qui constitue une sorte d'exploration des mémoires, des histoires et des légendes concernant l'amour et ses fantasmes dans l'imaginaire occidental, évoque Laure de Noves.

Pétrarque pensera à cette femme de façon incessante tout au long de sa vie, après l'avoir vu pour la première fois en avril 1327, lorsqu'elle était alors âgée de 19 ans. La force de son désir ou sa passion ardente ne s'éteindra pas avec la mort de Laure en 1348, le poète continuera de la célébrer et de s'en inspirer de façon explicite ou en toile de fond à travers son œuvre.

Un peu comme le peintre Botticelli avec Simonetta Vespucci, celle-ci faisant office de modèle, de muse, de femme aimée, rêvée et de ce fait, prenant une importance considérable aux yeux de l'artiste et surtout dans son cœur. 

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Alain Corbin souligne l'importance du cadre naturel qui environne et façonne cet amour dans l’œuvre de Pétrarque notamment à travers le recueil de poèmes Canzoniere. L'historien précise au sujet de l'amour intemporel décrit et ressenti par Pétrarque que : "On pressent, ici, l'influence exercée par ces scènes sur la pastorale future, sur l'Arcadie de Jacopo Sannazaro ou sur l'Astrée d'Honoré d'Urfé ».

A ce propos, Eric Rohmer réalisera en 2007, le film "Les Amours d'Astrée et de Céladon" qui est une adaptation de l'Astrée, ce grand roman pastoral, œuvre majeure du 17e siècle qui connut un succès remarquable.

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1995 est l'année où j'ai commencé la radio avec Planète Féministe mais c'est également l'année où le film de Mel Gibson "Braveheart" est sorti. Le film a rencontré un immense succès et a remporté cinq Oscars.

L'histoire en question, plus ou moins légendaire et véridique, relate l'épopée d'un chevalier écossais, William Wallace, né au 13e siècle, déterminé, obstiné même, à venger sa bien-aimée, Marion Braidfute/Murron MacClannough tuée par un assaillant anglais, afin de lui rendre justice. De cette perte irréversible et de cette révolte, s'ensuivent une quête absolue de liberté et de violentes rébellions. Wallace et ses compagnons auront dès lors pour horizon, une seule idée en tête, celle de combattre pour l'indépendance écossaise afin de ne plus vivre à genoux ou sous le joug du royaume d'Angleterre. 

 

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Histoire peut-être romancée, arrangée mais où l'amour, la dignité, la foi dans le combat pour gagner davantage de liberté afin de vivre mieux et de donner un peu plus de sens à l'existence et d'épaisseur à sa vie constituent la trame et le fil directeur/conducteur d'un engagement inébranlable où il a fallu du cœur et du courage.

                              

Tous ces aspects précis du film accompagnés en plus, par la musique belle et solennelle de James Horner et interprétée par le  London Symphony Orchestra  font que non seulement la musique de "Braveheart" a été mise en pause musicale dans quelques émissions de PF, mais est aussi corrélée, à non pas certaines émissions mais à cette aventure radiophonique en général, au même titre que la musique du film de Ridley Scott Thelma et Louise composée par Hans Zimmer.

 

    

Toujours cette même fameuse année 1995, j'étais allée voir au cinéma le film de John Boorman Rangoon avec pour héroïne principale la doctoresse Laura Bowman (Patricia Arquette). Endeuillée après un drame que la fatalité sordide avait engendrée, Laura, suivant les conseils de sa sœur, décide de voyager et de se rendre en Asie, en Birmanie précisément.

Alors qu'elle se croyait éteinte, désemparée et prostrée dans un passé douloureux, elle découvre, à l'occasion d'une manifestation, qu'elle peut ranimer une flamme, une lueur et une ferveur qu'elle croyait avoir perdues.

Cependant, son destin bascule et change d'horizon. Et pour ce qui a trait à l'horizon, en visionnant ce film sur grand écran, d'emblée je fus saisie par la magnificence de certains paysages somptueux d'autant que là aussi, la musique de Hans Zimmer, faisait et fait toujours son effet. Non seulement, j'ai choisi à plusieurs reprises cette musique en guise de pause musicale, mais elle aussi, me renvoie à l'aventure de PF, à de beaux souvenirs et même de grands sentiments !

 

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La musique dans sa diversité, la musique de film, l'art, le cinéma, et la culture en général ont accompagné l'univers de l'émission Planète Féministe. Cependant, certaines émissions ont porté plus spécifiquement sur la culture, d'ailleurs, vous pouvez voir et lire par exemple, la thématique "Hitchcock et la théorie féministe" en cliquant sur la page "Suite 7 : Émission illustrée" du site où vous pourrez en plus, si vous le souhaitez, visionner des films d'Alfred Hitchcock. La culture au sens large du terme reste présente également sur la page "Suite/Fin : Émissions, illustrations".

 

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On songe parfois aux projets, aux rencontres intéressantes ou riches sur le plan humain que l'on aurait pu faire si le destin y avait consenti, ou y avait été favorable, avait ouvert la voie ou une porte qui permette d'entrevoir un espoir. Mais rien n'y fait. Le destin s'acharne, va à l'encontre de ce que l'on souhaite ou désire. On y pense alors avec insistance. Mais rien de tentant, de probant ou de convaincant ne vient poindre à l'horizon. Aucune solution en vue. Aucune lueur ne scintille. Seul un crépuscule demeure et s'enfonce dans la nuit. La porte reste définitivement fermée, ne s'ouvre jamais, un peu comme si on se trouvait en face d'une forteresse entourée d'une citadelle non accueillante et recouverte de ronces et d'orties piquantes. Pas d'ouverture. Que l'on frappe ou non à la porte, celle-ci reste close. Tout est bloqué sauf la force d'inertie. L'impatience gagne du terrain alors que la patience s'étiole.

 

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Alors que faire puisque même le hasard se cache et que la chance ne se présente pas ?

 

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Nous sentant presque perdu-e-s comme dans un labyrinthe sans issue, il faut impérieusement retrouver le fil d'Ariane (d'ailleurs les scientifiques n'ont pas hésité à prénommer la fusée européenne « Ariane » prévue pour aller et naviguer dans l'espace, et donc relever un défi immense!) pour nous réorienter, pour mieux nous guider vers un chemin moins semé d'embûches qui ne mène plus à une impasse. Pour se repérer autrement également et reprendre une autre voie qui fasse sens quitte à faire quelques détours d'autant que souvent une situation, une relation ou une décision ne tiennent qu'à un fil.

 

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Le labyrinthe comporte un tel enchevêtrement de couloirs, de chemins qui n'aboutissent à rien et de détours qui confinent à l'impasse, qu'on s'y perd aisément et obligatoirement. Se sortir d'un tel lieu invraisemblable devient impossible, même l'héroïsme ne suffit pas.

Pouvoir se retrouver, se repérer dans un vaste labyrinthe qui a priori nous contraint à tourner en rond et à ne plus savoir si on s'approche ou si on s'éloigne du but constitue donc ou une mission impossible ou un grand défi impressionnant quasiment divin ou surhumain ! Mais pour cela, il faut certainement à l'instar de Thésée, prendre le taureau ou le Minotaure par les cornes et saisir le fil d'Ariane comme on saisit une belle occasion. Sans l'aide d'Ariane, Thésée n'aurait pas pu, aussi fort et courageux soit-il, s'en sortir seul. Le fil d'Ariane que Thésée tenait soigneusement lui a servi de guide infaillible et lui a permis de sortir d'un tel lieu ténébreux et dangereux, et in fine d'être sauvé.

 

Puis ce fut au tour d'Ariane d'être confrontée à un monde périlleux, celui du désespoir, du découragement et de la lassitude.

    

Après la victoire, Ariane et Thésée embarquent avec d'autres matelots sur un navire en pleine mer. Mais malheureusement, le ciel s'assombrit et une violente tempête éclate. Il faut donc s'arrêter et se réfugier sur l'île de Naxos. La fatigue s'étant accumulée après les intempéries et les péripéties, Ariane se repose, s'endort mais au réveil, il ne reste plus qu'elle sur l'île.Thésée a disparu, plus de navire en vue seulement l'immensité de l'horizon et de la mer. D'où une plongée vers l'incompréhension (pourquoi cet oubli ou cet abandon de la part de Thésée?) et la tristesse face à cette infortune.

C'est au tour d'Ariane de sortir de l'impasse comme on sortirait d'un labyrinthe et de trouver une nouvelle direction qui tisse un lien avec ce qui se présente devant elle et non plus d'attendre ce qui ne se présente pas.

La légende prétend qu'Ariane, endolorie et meurtrie par son chagrin, se serait précipitée dans la mer.

Une légende différente avance une autre version. Cette fois Ariane, ne voyant plus revenir Thésée, aurait vu venir à elle, par le biais d'un hasard heureux, Bacchus revenant d'une expédition des Indes. Celui-ci entra en contact avec elle, l'écouta, prononça des paroles rassurantes et réconfortantes, ce fut certainement pour elle, une main tendue aussi importante et fondamentale que le fil qu'elle avait offert et tendu à Thésée.

Le philosophe Henri Pena-Ruiz, explique  dans son livre "Histoires de toujours. Dix récits philosophiques", au sujet d'Ariane, de son fil, de l'abandon de Thésée et du bonheur illusoire que :

"Ariane rencontrera Dionysos... Le dieu de l'ivresse, de l'euphorie qui exalte l'instant, et invite à vivre le temps présent...

Nul besoin d'un fil qu'il faudrait tenir dans sa main pour ne pas se perdre. Les multiples chemins du labyrinthe sont autant de perspectives à découvrir...

Sachons accueillir la vie dans sa nouveauté première, comme une sorte de création permanente.

Telle est la leçon du dieu Dionysos, qui se moque des situations rigides et froides. Près de lui Ariane consolée oublie le fil qui la liait à un amour si vite perdu. Elle redécouvre une vie source de joies nouvelles, affranchie des douleurs passées. Si Dionysos la tient par la main, ce n'est pas pour suivre un chemin déjà tracé, mais pour qu'elle invente avec lui de nouveaux épanouissements...

Le véritable labyrinthe, c'est l'invitation à la vie offerte par Dionysos...

Le vrai fil est celui de l'affirmation existentielle. Et il s'enroule sur lui-même au lieu de conduire vers l'exil...

On dit que Dionysos aurait recueilli Ariane après son abandon, et l'aurait épousée. Leur couple exprimera désormais l'éternité réconciliée avec le temps.

La légende ajoute qu'après la mort d'Ariane Dionysos a placé sa parure de mariée dans le ciel. Rêvons sur elle, dans la nuit où le regard se recueille. Une constellation brille. C'est la Couronne boréale."

 

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Si Venise et l'Istrie se font face et ont eu au cours de l'histoire un destin commun ou du moins deux destins qui se sont croisés, le Parc National des Lacs de Plitvice situé plus au sud et à l'est de la Croatie, demeure un lieu magique où 16 lacs avec une eau bleu turquoise ou émeraude se déversent les uns dans les autres via une multitude de cascades et de chutes d'eau, accompagnées d'embruns, le tout traversant de façon vertigineuse, une forêt gigantesque composée principalement de hêtres et de sapins. 

Ce site enivrant par sa beauté majestueuse, où la bleuté de l'eau ensoleillée et son immensité (vu son étendue) côtoient une flore verdoyante, évoque un paysage vivifiant, plaisant et paisible, dont l'atmosphère solaire se trouve à mille lieues de celle – nostalgique et mélancolique - décrite dans le fameux poème "Le Lac" de Lamartine. Le linguiste Paul Garde désignait la Croatie en ses termes "la belle que voilà" dans son livre "Vie et mort de la Yougoslavie" et signalait au passage que le nom "croate "/ " Hrvat " a donné en français le mot cravate.

En cliquant sur les pages "Articles, Textes publiés", "Suite 10 : Emissions, Illustrations" du site, vous pourrez apercevoir ces quelques lacs de Plitvice que j'ai eu l'occasion de visiter durant mon adolescence.

 

    

            Juste pour vous détendre et vous ressourcer.

            Regardez simplement la beauté des lieux.

    

 

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Sénèque, philosophe romain et homme politique du 1er siècle, écrivait dans De la tranquillité de l'âme : " L'esprit demande des ménagements ; il faut lui accorder un repos qui soit comme l'aliment réparateur de ses forces épuisées. La promenade dans des lieux découverts, sous un ciel libre et au grand air, récrée et retrempe l'esprit. "

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J'ai découvert Lucrèce (Philosophe et poète latin du 1er siècle avant notre ère) et Sénèque en classe de Première et de Terminale scientifiques, quand j'étais lycéenne en cours de latin. Il est intéressant de redécouvrir plusieurs années voire décennies après, les différents traités philosophiques de ces deux auteurs étudiés à l'adolescence, âge où l'on ne peut pas encore avoir un recul nécessaire pour se forger un avis étayé, solide sur les événements de la vie, ni une distance suffisamment grande pour saisir ce qui se trame dans l’existence de chacun/e, qu'il s'agisse de sagesse, de tourment, de sentiment, de création ou d'aventures.

  

    

 

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            La Fortune (début du 20e siècle), Camille Claudel

Pour rester un peu en Italie, plus précisément dans l'univers de la mythologie romaine, Fortune (ou Fortuna, dérivant du mot latin Fors qui signifie le sort) outre le fait de renvoyer au Destin ou au hasard, désigne aussi la Déesse du Hasard et de la Chance.

                                  

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Thomas Mann a écrit dans La mort à Venise, nouvelle qui inspira le cinéaste Luchino Visconti au début des années 1970 : « C'était envie de voyager, rien de plus… Son désir se faisait visionnaire… Il lui fallait une détente, un peu d'imprévu, de flânerie, l'air du large… Étrange concordance ! Avec cette « renaissance » de l'esprit… le goût du beau prenait en lui une vivacité nouvelle, excessive presque…

Il cherchait la note exotique, le dépaysement, mais qui soient faciles d'accès, et il s'installa dans une île de l'Adriatique nouvellement mise à la mode, près de la côte d'Istrie… il interrogeait l'horizon et tout d'un coup… il vit où il fallait aller. Où va-ton quand on veut du jour au lendemain échapper à l'ordinaire, trouver l'incomparable, la fabuleuse merveille ?… « Venise » répéta-t-il à la suite d'Aschenbach... »

Peut-être que pour retrouver son fil d'Ariane, il faut laisser son imagination et sa créativité naviguer au gré de ses désirs, de ses intuitions afin de se ressourcer et de se reprendre en main.

 

    Aavenise

 

 

     

        Venise au 18e siècle à Paris, au Grand Palais

 

 

 

 

    

Je sais... je fais une petite fixation sur Venise. J'ignore au juste pourquoi mais je pense que ce doit être en lien avec la navigation et les ponts. De toute façon, Venise est passionnante, mystérieuse.

Il existe une troisième possibilité pour écouter et visualiser les deux vidéos ci-dessus : couper le son de celle où la gondole navigue sur l'eau et laisser le son de celle ci-dessus. C'est très agréable et reposant.

 

    

                                     Venise, le jour...

« La plage, la chaleur, une somnolence, mes trois jours à parcourir Venise dans tous les sens de ses vicoli, ramenaient dans le ressac un flux d'images. «Passons passons puisque tout passe, nous nous retournerons souvent », écrit Apollinaire…

A Venise, Vivaldi dans les notes claires du clavecin et l'or des trompettes, et Franz Liszt pleurant Wagner, le génie qui avait épousé sa fille, et Wagner, sur un balcon du Grand Canal, posant une dernière note de sol sur les lèvres d'Iseult, une dernière touche de passion sur les paupières exsangues de Tristan…

Je m'étais promenée longuement dans Venise. Et j'avais compris, dans ces promenades, pourquoi le désir d'y venir m'avait tenaillée si longtemps. »

 

Hélène Grimaud, Leçons particulières

 

   

Le témoignage de la grande pianiste Hélène Grimaud concernant son album "Memory" fait écho au site d'archives de Planète Féministe. Le souvenir, inoubliable par définition, rejoint toujours le moment présent et le lie à l'avenir tel un fil d'Ariane qui nous guide quand bon nous semble.

 

 

        

 

 

    

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                                           Capri en Italie

 

 

 

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Véritablement envoûtant ce duo entre la puissance et le souffle du saxophone, et la sensualité et l'accompagnement de la guitare. Comme si l'entremêlement de ces deux instruments mettait en lumière dans un clair-obscur hivernal ou glacial, deux belles Voix qui se murmuraient des mots doux ou de doux mots. 

 

    

Autre style musical ( sorte de  duo entre le "Lyrisme" et le "Metal") qui me fait toujours penser à la joie, à la métamorphose de la défaite en triomphe !

Retrouver son fil d'Ariane tombe parfaitement quand on écoute cette acclamation pleine d'allégresse. Saisir de nouveau et sans ambages ce fil si précieux donne derechef des ailes ! Ailes de cygne ou de Pégase, peu importe. Ce qui prime, c'est d'emprunter la voie qui nous satisfait et de quitter ce qui ne fait pas ou plus signe, ni sens.   


 

     

 

 

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                    Photo : Septembre 2012                                                                    

                                Amour                       

L'Amour menaçant (1757),  Etienne Maurice Falconet (1716-1791), Musée du Louvre

L'œuvre orna les jardins de la demeure de Madame de Pompadour, demeure qui n'est autre que l’actuel palais de l'Élysée. Cupidon, dieu de l’amour, cherche le silence pendant qu'il extrait de son carquois une flèche destinée à rendre amoureux/amoureuse la personne qu’elle atteint.

      

 

 

                                           Pierrot

Déconner un peu lors des fêtes fait beaucoup de bien ! !

 

    

En 1578, Pierre de Ronsard terminait son poème Sonnets pour Hélène ainsi :

« Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :

Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie »


Sage maxime s'il en est, mais plus facile à dire, à écrire qu'à respecter fidèlement. L'important, sûrement, est de s'en souvenir de temps en temps et aussi juste à temps, quand ce qui se joue devant nous compte fondamentalement.

 

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Je me rappelle avoir programmé « La Moldau » de Smetana lors d'une émission de radio avec Michelle Perrot qui avait tout particulièrement apprécié ce soir-là ce morceau de musique classique. Il me fait penser à un univers vivifiant, régénérant mais également à une sorte d'emportement qui nous bouscule sans nous faire chavirer où l'on pourrait percevoir une lueur dans la pénombre, un espoir malgré les tourments.


 

                                      

        

La boucle fut bouclée en 2006.

Quelque temps après l'arrêt de l'émission, ma grand-mère maternelle est décédée. Dans l'avant dernier échange téléphonique, elle m'avait souhaité « bonne route », et juste une semaine après, j'allais à son enterrement en Lorraine, là où enfant, je passais mes vacances de juillet, en compagnie de mes grands-parents et là où également j'ai construit de belles amitiés et connu de grands moments de liberté, de joie. 

 

 

       

Toujours lors de cette même année 2006, et dans le prolongement de ce que j'évoquais plus haut, je songeais que dorénavant tous mes grands-parents ainsi que mon arrière grand-mère que j'avais connu-e-s, avaient disparu. Fin d'un cycle ou même de plusieurs. Il faut tourner quelques pages pour mieux refermer certains livres et en ouvrir d'autres pour se plonger de nouveau dans une autre histoire, vers d'autres horizons cependant enrichi/e par tous les livres de la vie précédents. La roue tourne inlassablement comme la terre autour du soleil... C'est peut-être cela le tourbillon de la vie !

Seuls demeurent les maisons, les villages, les paysages et bien sûr les souvenirs. Parmi ceux-ci, un me rappelle précisément ces vacances heureuses et chaleureuses, il s'agit de l'air musical « Les jardins du ciel » composé et interprété par le chanteur argentin Jaïro, que ma grand-mère adorait, et qui tournait en boucle à la TV et à la radio durant l'été 1980. 

    

     !

 

 

     

              I Love Rock and Roll...

 

     

 

«Une seule culture a respecté le loup, et encore dans la mythologie seulement car sur ces terres aussi, il était impitoyablement chassé pour sa fourrure. Les pays celtes et les contrées scandinaves aux nuits infinies d'hiver, aux ciels d'une pureté cristalline dans la rapsodie blanche du Nord lui ont attribué, dans leurs légendes, le symbole de la lumière. Là où d'autres le font hurler sous la lune, le loup incarne le soleil

Jusqu'en Russie, aux lointains de ses steppes, il apparaît, mythique, et distribue ses bons sorts aux gentils, aux faibles, aux victimes. Qui sauve, avec une fidélité aveugle, le jeune Ivan-tsarévitch de la mort sûre, du déshonneur et du désamour ? Le grand loup gris de L'Oiseau de feu...»

Hélène Grimaud, Variations sauvages

 

     

Une voisine de mes parents devenue leur amie, que l'on appelait Madame Huguet, qui se prénommait Suzanne (Reynaud étant son nom de jeune fille dans la loi patronymique) et qui a vécu centenaire (1908-2009), m'avait donné/offert vers l'âge de douze ans, un livre qui s'intitulait «Les Légendes de l'Art, Hatier éditeur» qui correspondait à un premier prix de grammaire décerné à sa propre mère, Jeanne quand celle-ci était une élève, en juillet 1893. A l'intérieur, on y trouve des éléments biographiques et anecdotiques concernant les musiciens Lulli, Rameau, Tartini, Pergolèse, Haydn, Mozart, Beethoven, Cherubini, Rossini et Auber, accompagnés de trente gravures.

Elle m'avait confié alors qu'elle avait pratiqué le piano pendant 37 ans et tenait à me donner certains de ses livres de partitions pour piano dont un, où figure en page de couverture :«Beethoven – œuvres complètes pour piano seul. Sonates volume 1 – Prix net : 8 francs, édition classique A.Durand & fils, 1915 ».

C'est comme cela que j'ai découvert la partition de la sonate n°14 «Quasi Una Fantasia», créée en 1801, appelée plus poétiquement Sonate au Clair de Lune, qui comporte quatre dièses à la clé et commence par les notes sol-do-mi, sol-do-mi, sol-do-mi.

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Concernant cette sonate, il est dit dans ce livre «Les Légendes de l'Art» qui faisait office de prix que :

«Beethoven, après une grande course dans la campagne, s'était, un beau soir d'été, assis sur le bord d'un chemin qui suivait un parc, la lune brillait d'un éclat merveilleux et le grand musicien, qui avait aussi l'âme d'un poète, contemplait le firmament, comme s'il voulait demander à la reine des nuits quelque suave inspiration, lorsque, tout à coup, un bruit de conversation féminine frappa son oreille. Deux jeunes filles étaient à une petite distance de lui, se faisant leurs confidences.

L'artiste devinait le tableau plutôt qu'il ne le voyait. Il ne saisissait pas non plus les paroles, mais le son de ces voix tantôt s'élevant joyeuses et toutes vibrantes de gaîté, tantôt s'apaisant ou s'alanguissant, plus émues et comme attristées, donna au compositeur des sensations étranges : ces derniers effets troublaient son cerveau et s'y répercutaient en véritables ondes musicales ayant un sens, et reproduisant les sentiments que son imagination lui faisait comprendre.

On peut donc dire que Beethoven entendit en musique la conversation tout entière, et ce qu'il en ressentit fut si profond et s'imprima si bien dans sa mémoire qu'en rentrant chez lui il n'eut plus qu'à le fixer sur le papier pour produire un chef-d’œuvre.»


C'est le critique Ludwig Rellstab qui a attribué le surnom de «Clair de lune» à cette sonate. Voici comment il a décrit le lieu, l'univers qu'il voyait ou imaginait en écoutant la sonate :

«Dans les reflets crépusculaires de la lune, le lac repose, d'un bruit sourd la vague heurte les rives sombres, des monts boisés et ténébreux se dressent, encerclant cette contrée sacrée devant le monde ; des cygnes traversent l'onde d'un léger susurrement, tels des esprits, et, mystérieusement, provenant de chaque ruine, la harpe éolienne joue la complainte d'un amour mélancolique et solitaire».

Beethoven a dédié cette œuvre à la Comtesse Giulietta Guicciardi dont il était épris.

                       

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                                 Photo : Juin 2017

 

C'est en 2005 que j'ai découvert la compositrice de musique classique Mélanie Bonis, qui avait choisi de s'appeler publiquement Mel Bonis (1858-1937) - peut-être pour effacer toute trace de prénom féminin -, lorsque j'ai reçu dans l'émission Planète Féministe, Hyacinthe Ravet, sociologue et musicologue, pour l'ouvrage collectif L'accès des femmes à l'expression musicale. Apprentissage, création, interprétation : les musiciennes dans la société.

Quelques années plus tard en 2010, la pianiste virtuose Maria Stembolskaya a sorti un album intitulé «Femmes de légende» (œuvres pour piano) où elle interprète une partie de l’œuvre musicale de Mélanie Bonis. Cette dernière a été inspirée par sept femmes qui représentent des personnages de la mythologie grecque, de la légende du Graal, de la littérature et du théâtre. Ophélie est l'une d'entre elles et évoque le destin tragique d'un personnage de fiction dans la pièce d'Hamlet de Shakespeare.

Peut-être que Mélanie Bonis y voyait une correspondance dans leur commun destin injuste ?

Le poète Arthur Rimbaud s'est également inspiré d'Ophélie au point de lui consacrer un magnifique poème intitulé aussi Ophélie qui dérive le long d'un fleuve, coule musicalement. C'est pourquoi sur la page «Suite 1: Émission illustrée», dans la thématique «Musique», j'avais choisi pour accompagner le contenu intellectuel, de mettre en lumière la poésie rimbaldienne à travers Ophélie et Le Bateau ivre.  

 

    

Où se trouve exactement Planète Féministe dans l'Univers ?

Sage et grande question !

Des astronautes et des astronomes ont peut-être repéré cette planète quelque part dans le vaste Cosmos impressionnant et vertigineux ?